Grands Lacs

Même si notre attention se trouve aujourd’hui centrée, individuellement ou collectivement, sur des questions nettement plus terre à terre, le sixième Sommet ordinaire de la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL), qui s’ouvre aujourd’hui à Luanda, mérite d’être suivi de très près. Outre le fait qu’il réunit les plus hautes autorités des onze Etats composant l’immense Bassin du Congo il traitera, en effet, de problèmes qui nous concernent très directement : la paix, la sécurité, la stabilité, la lutte contre les extrémismes, l’émergence, la démocratie ; bref, l’avenir immédiat et lointain d’une communauté au sein de laquelle vivent aujourd’hui près de trois cents millions d’êtres humains, vivront demain plus de quatre cents millions d’humains.

Disons-le sans ambages : le Congo, notre pays, peut et doit jouer un rôle éminent dans la prévention et la gestion des crises qui menacent cette partie de l’Afrique. Ayant vécu lui-même des troubles profonds qu’il parvint à surmonter en se dotant d’institutions stables, en assurant sa propre sécurité et en relançant son économie, il sait mieux que personne comment peuvent se redresser des peuples en proie à de grands troubles. Mais au-delà de ce défi il a conscience que dans le temps présent seule l’instauration d’une coopération pleine et entière entre les pays du Bassin du Congo permettra de franchir les obstacles se dressant sur leur route.

Les relations anciennes, fraternelles qui unissent l’Angola et notre pays rendent la participation de celui-ci à ce sixième sommet ordinaire de la CIRGL plus nécessaire encore. Alors, en effet, que les tentatives de déstabilisation se multiplient dans cette partie du continent rien n’est plus important que la réaffirmation publique de l’amitié qui permit à nos deux peuples de résoudre dans le passé des problèmes apparemment insolubles.

À maintes reprises au cours des vingt dernières années Denis Sassou N’Guesso a avancé par diverses voies des idées et proposé des solutions pour faire avancer le projet d’intégration régionale sans lequel tout progrès économique et social s’avèrerait utopique. Le temps étant manifestement venu de traduire ces propositions en actes, voyons si le Sommet de Luanda débouchera sur des avancées significatives dans les différents domaines que concerne l’édification d’une véritable communauté de nations au cœur même de l’Afrique.