Grands lacs : la Cirgl adresse un ultimatum de dernière chance aux FDLR

Lundi 18 Août 2014 - 17:59

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Le processus de rapatriement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui piétine ces derniers temps, vient d’avoir un coup d’accélérateur à la faveur du sommet des chefs  d'État et de gouvernement tenu le 14 août à Luanda.

 Une injonction vient, en effet, d’être lancée à l’endroit des ex-rebelles hutus rwandais qui continuent de traîner les pieds en RDC alors que l’option de leur rapatriement avait été arrêtée de commun accord. Ils ont jusqu'au 31 décembre 2014 pour quitter le territoire congolais, ont décidé les chefs  d'État et de gouvernement des douze pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (Cirgl). Ces derniers ne sont visiblement pas prêts à leur accorder un nouveau délai. C’est dire qu’il n’y aura plus un seul jour supplémentaire à leur octroyer.

Déjà au mois d’octobre, une réunion  sera convoquée pour  évaluer le niveau d’exécution des recommandations prises dans ce cadre par la Cirgl depuis le mois de mars avec, à la clé, le traitement de la question des FDLR. Celle-ci demeure un problème en attente d'une solution concernant notamment le désarmement et le rapatriement forcé ou reddition inconditionnelle immédiate des ex-rebelles hutus rwandais. Aussi la réunion d’octobre pourra-t-elle décider, entre autres, de l’engagement éventuel des actions militaires contre les FDLR dont le gros du contingent court encore les forêts et les savanes. La bonne volonté des FDLR et les avancées dans le désarmement seront évaluées au cours de cette réunion. Là-dessus, les chefs d'état-major et les ministres de la Défense de l'organisation sous-régionale qui se sont réunis à Luanda en liminaire du sommet des chefs d’État ont plaidé en faveur d’une action militaire d’envergure contre les FDLR réfractaires au désarmement.

Côté FDLR, le nouvel ultimatum lancé contre elles ne semble pas les émouvoir outre mesure. Ces rebelles hutus rwandais continuent de poser quelques préalables à leur retour au Rwanda, notamment l’organisation d’un dialogue interne avec le régime de Paul Kagame en vue de leur réinsertion et la fixation d’un chronogramme à suivre. « S'il y a eu des blocages, notre équipe technique est prête à les régler », a rassuré leur porte-parole Bazeye. Quant au gouvernement rwandais, il considère que le délai accordé aux FDLR pour désarmer est « depuis longtemps dépassé ». Par conséquent, tout ce qui est manigancé autour de cette question relève, selon lui, de la pure distraction.

Tout en accusant Kinshasa de tergiverser dans la gestion de ce dossier aux fins de protéger les FDLR, le gouvernement a, par l’entremise d’un récent communiqué, mis en garde « contre les mesures dilatoires et les tactiques de diversions ». Et le porte-parole du gouvernement congolais de s’interroger : « Comment peut-on nous imposer les décisions prises par les ministres quand il y a eu par la suite une réunion de chefs d'État ? ». Lambert Mende en appelle à la bonne foi des FDLR afin qu’elles se saisissent de cette dernière chance.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des hutus rwandais des FDLR