Grève des professeurs : deux étudiants fauchés par balles lors d’une manifestation à l'Unikin

Samedi 17 Novembre 2018 - 17:00

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Le bilan établi par la police à la suite des événements du 16 novembre fait état, hormis la mort de Rodrigue Eliwo et Hyacinthe Kimbafu, de huit policiers grièvement blessés, douze véhicules endommagés dont trois appartenant à la police et neuf aux privés. La manifestation estudiantine avait pour principale revendication la reprise des cours.

La semaine qui s’achève aura été marquée par une série des troubles à l’Université de Kinshasa (Unikin) sur fond d’une grogne estudiantine occasionnée par la grève des professeurs. Ces derniers ont, depuis plusieurs mois, décidé de ranger leurs syllabus tout en brillant par leurs absences dans les auditoires, au grand désenchantement des étudiants livrés à eux-mêmes. D’où la manifestation initiée en début de semaine par la coordination estudiantine avec, pour principale revendication, la reprise des cours. Et comme toujours en pareilles circonstances, les étudiants se sont livrés à tous les excès avec, à la clé, la perturbation de l'ordre public. Toute une semaine durant, la tension a été vive sur le site universitaire et ses abords. Des échauffourées entre les manifestants et la police étaient devenues quasi routinières jusqu’à ce jour fatidique du vendredi 16 novembre qui a vu deux étudiants, Rodrigue Eliwo et Hyacinthe Kimbafu, tomber sous les coups des balles réelles tirées par un soldat. Une situation qui n’a fait qu’exacerber la tension avec, au passage, plusieurs dégâts commis par des étudiants en furie.  

C’est sur ces entrefaites que le commissariat provincial de la police/ville de Kinshasa est monté au créneau pour appeler au calme, tout en regrettant les pertes en vies humaines occasionnées par ces manifestations. Et à en croire le général Sylvano Kasongo, le policier qui a tiré sur un des deux étudiants décédés a été mis aux arrêts et sera déféré à l’auditorat militaire. Dans la foulée, il a mis en garde tout policier qui utiliserait les armes à feu dans le cadre des interventions sur les sites universitaires. Le bilan de ces manifestations estudiantines établi par la police fait état, en dehors de la mort de ces deux étudiants, de huit policiers grièvement blessés, de douze véhicules endommagés dont trois appartenant à la police et neuf aux privés.

Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire a indiqué qu’un accord a été conclu, le 15 novembre, entre le gouvernement et le syndicat des professeurs. Cet arrangement devrait, en principe, permettre la reprise des cours à partir du 19 novembre. Et d’expliquer que le financement des élections n’a pas permis de répondre aux revendications des professeurs. Pour mémoire, ces derniers réclament le respect des engagements pris part le gouvernement en octobre 2017 parmi lesquels le paiement de salaire au taux de 1600 francs congolais (FC) pour un dollar américain, au lieu de 920 FC.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des étudiants devant leur auditoire à l'Unikin

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