Grève à la Sopéco : des négociations au point mort entre les syndicats et la direction générale

Lundi 17 Décembre 2018 - 18:55

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Les travailleurs de la société d’Etat, en grève illimitée depuis le 10 décembre, réclament au préalable le versement de deux mois de salaire sur les douze impayés avant une possible reprise du travail. Une démarche qualifiée « d’illicite » par la directrice générale, Ludovique Mbossa Mabwere, qui invite les syndicalistes à retourner à la table de négociations. 

L’intersyndicale et les responsables de la Société des postes et de l’épargne du Congo (Sopéco) n’arrivent pas jusqu’alors à trouver un accord pour tenter de débloquer la crise sociale qui prévaut au sein de l’entreprise. Les deux parties se renvoient la balle du blocage des négociations. La direction générale propose un mois de salaire alors que les grévistes demandent le double.

Le secrétaire général par intérim du syndicat général Le postier, Sacha Yako Ngowon, estime que les grévistes ont épuisé toutes les voies de recours pour se faire entendre. Il dit ne pas comprendre l’inaction des dirigeants sociaux de la Sopéco. « Nous avons entrepris plusieurs démarches pour essayer de désamorcer la crise mais, pour le moment, rien n'est fait. La direction générale brille par son absence et par son refus de négocier », a souligné Sacha Yako Ngowon.  

Les syndicalistes sollicitent depuis lors l’arbitrage du Premier ministre après l’échec de la conciliation qu’a tenté de mener l’inspection départementale du travail pour essayer de rapprocher les deux camps puis du dialogue auprès du cabinet du vice-Premier ministre, chargé de la Fonction publique, de la réforme de l’Etat, du travail et de la sécurité sociale.

La Sopéco est en pleine restructuration et sa situation financière actuelle ne répond pas aux revendications posées par les grévistes, exprime la direction générale. La masse salariale plus les charges sociales de l’entreprise sont estimées à quelque soixante-treize millions de francs CFA, alors que ses recettes mensuelles n’atteignent pas trente millions, confie le directeur des ressources humaines, des affaires juridiques et du patrimoine, Kiba Gatsongo Naouni.

La directrice générale veut être ferme mais comprend les revendications de ses collaborateurs. « Cette grève est illicite puisqu’elle a été enclenchée dans le mépris total de la procédure légale en la matière », estime Ludovique Mbossa Mabwere. Celle-ci est à la tête de la société depuis plus de huit mois. La situation actuelle de l’entreprise, d’après elle, est à mettre au passif des anciens dirigeants.

Si cette crise sociale perdure, l’entreprise risque de perdre ses nombreux clients, avertit la directrice générale. Elle promet la mise en place des initiatives pour espérer redorer l’image de la société auprès de ses principaux partenaires et clients. « Les réformes ne peuvent se faire sans le personnel, j’invite à l’apaisement et à la patience », a-t- elle lancé.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Une vue du siège de la société

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