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Guerre

Mardi 3 Février 2015 - 11:08

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Il faut être très, très, très naïf pour croire que les Russes vont céder aux injonctions de Paris, de Berlin, de Londres, de Bruxelles et de Washington, vont  suspendre par conséquent l’aide militaire qu’ils apportent aux séparatistes ukrainiens, vont donc se résoudre à négocier un accord quelconque avec les autorités de Kiev. De la même façon qu’ils ont repris le contrôle de la Crimée l’an dernier, ils feront en sorte que se recrée tout au long de leur frontière avec l’Union européenne un cordon sanitaire qui les mette à l’abri d’une agression éventuelle.

Si les dirigeants occidentaux avaient deux sous de bon sens, ils comprendraient que les blessures ouvertes par l’Histoire entre l’Est et l’Ouest de la vieille Europe ne sont pas refermées contrairement aux apparences et, d’ailleurs, ne se refermeront jamais. Dans le conscient comme dans l’inconscient des Russes sont toujours présentes, les catastrophes provoquées naguère par Napoléon Bonaparte et, beaucoup plus près de nous, par Hitler dont on commémore ces jours-ci les crimes odieux commis dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau.

Vladimir Poutine et avec lui la grande majorité du peuple russe considèrent que les puissances occidentales, ayant profité il y a vingt ans de l’effondrement du communisme en Russie pour annexer la plupart des pays de l’Est européen, cherchent à enfermer définitivement la Russie dans un ghetto qui ne dit pas son nom. Et comme l’Allemagne confirme de jour en jour sa suprématie au sein de l’Union européenne, la Russie a le sentiment que ce qui s’est passé hier au seuil de la seconde guerre mondiale peut fort bien se reproduire demain. Sans doute ne le dit-elle pas avec une telle brutalité, mais c’est bien la clé qui permet de comprendre son attitude présente.

Dans un pareil contexte, il est clair que le Kremlin ne se laissera pas impressionner par les gesticulations de la coalition occidentale. Non seulement il accroitra la pression qu’il exerce sur l’Est de l’Ukraine pour assurer sa propre sécurité, mais encore il agira sur le plan stratégique de telle façon que son territoire ne coure pas le risque d’une nouvelle invasion. Cette évidence les Occidentaux feraient bien de la prendre en considération avant de s’engager dans un bras de fer qui leur coûtera à coup sûr très cher.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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