Guerre en Syrie : les États-Unis et la France prêts à frapper Damas

Samedi 31 Août 2013 - 18:04

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Les deux pays ont réitéré leur détermination à entrer en guerre contre ce pays malgré le fait que leurs alliés, notamment la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ont exclu de participer à une intervention militaire contre le régime d’Assad accusé d’attaque chimique contre la population

Le président américain, qui n’a pas encore pris de décision officielle au sujet de la Syrie, a néanmoins indiqué que l’intervention envisagée prendrait la forme d’un engagement limité dans le temps et qui n’impliquerait pas de troupes au sol. « Nous ne pouvons accepter un monde où les femmes et les enfants et des civils innocents sont gazés à une échelle terrible », a déclaré Barack Obama à la presse.

Pour sa part, le président français a dit que son pays restait déterminé à sanctionner le régime syrien. « Le massacre chimique de Damas ne peut ni ne doit rester impuni », a précisé François Hollande. Même s’il ne partage pas l’idée d’une intervention internationale visant « à renverser le dictateur », le chef de l’État français a estimé « qu’un coup d’arrêt doit être porté à un régime qui commet l’irréparable sur sa population ».

Si le parlement britannique a rejeté l’idée d’une intervention militaire contre la Syrie, le gouvernement allemand ne cesse de souligner qu’il attendait plutôt l’approbation d’une action internationale à l’ONU à l’encontre du régime de Bachar al-Assad. À en croire le secrétaire général de l’ONU qui s’adressait aux membres permanents du Conseil de sécurité réunis à huis clos, le travail des experts portant sur l’analyse d’échantillons collectés en Syrie pourrait prendre jusqu’à deux semaines. « Il ne s’agit pas d’un processus électoral, avec sondages à la sortie des urnes et résultats préliminaires. C’est un processus scientifique et le seul résultat qui compte, c’est le résultat des analyses en laboratoire et des analyses des preuves recueillies notamment par les déclarations de témoins », a expliqué Martin Nesirky, porte-parole de l’ONU.

En attendant de connaître les résultats de l’enquête des experts des Nations unies, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a présenté une série de preuves censées démontrer que les forces d’Assad étaient bien derrière l’attaque du 21 août. « L’histoire nous jugerait tous extraordinairement durement si nous fermions les yeux sur l’utilisation gratuite d’armes de destruction massive par un dictateur », a déclaré John Kerry.

Un rapport des services américains de renseignement qui vient d’être rendu public avance un bilan de 1 429 morts dans l’attaque suscitée, dont 426 enfants. Le texte qui s’appuie en partie sur l’interception de communications entre hauts responsables syriens, souligne que les autorités américaines ont « un degré élevé de certitude » que le régime d’Assad est effectivement responsable de ces bombardements chimiques.

Du côté des amis de la Syrie, la Russie et l’Iran se disent, eux, prêts à faire face à toute action militaire contre Damas. Moscou a annoncé l’envoi en Méditerranée d’un bateau de lutte anti-sous-marine et d’un navire lance-missiles. Les autorités iraniennes ont prévenu qu’une action militaire contre leur pays aurait des conséquences sur toute la région et mènerait Israël « au bord des flammes ». Mais les dirigeants de l’État hébreux qui ont déjà déployé un système d’interception anti-missiles ont rétorqué qu’ils répliqueraient « avec force » à toute attaque contre leur pays.

Nestor N'Gampoula