Handball : Yvon Rock Ghislain Alongo invite les entraîneurs congolais à revoir leurs méthodes d’entraînement

Samedi 12 Octobre 2013 - 14:15

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Ce enseignant à l'Institut supérieur d'éducation physique et sportive (Iseps) de l'université Marien-Ngouabi, spécialité en handball, s’est appuyé sur ses études pour donner quelques hypothèses permettant de rendre compétitif le handball congolais

Yvon Rock Ghislain Alongo a soutenu sa thèse de doctorat le 5 octobre à l’université pédagogique nationale de Kinshasa sur le thème « Les adaptations à l’entraînement intermittent des handballeurs congolais pendant la période pré-compétitive en milieu littoral atlantique ». Il a obtenu la mention grande distinction au terme d’une étude qui l’amené à regarder l’ensemble des méthodes qui permettent de travailler l’endurance vitesse à travers un jeu intermittent. C’est un élément nouveau qu’il faut mettre en exergue au niveau des clubs et des bénévoles, a estimé le chercheur qui invite les entraîneurs congolais à changer leur méthodologie de l’entraînement.

Celle-ci ne doit plus se baser uniquement sur l’endurance mais plutôt sur la force, la vitesse ou l’endurance vitesse : « Notre apport est une vision physiologique pour tenter d'expliquer la déliquescence des resultats au niveau de notre handball national. Nous avons donné des hypothèses générales et subsidiaires. Ce sont les processus d’entraînement basés sur la chronobiologie. L’entraînement n’est pas axé sur l’intermittence du jeu ou à la musculature non continue. » Yvon Rock Ghislain Alongo a souhaité que les entraîneurs congolais mettent plus l’accent sur le jeu intermittent en vue de résoudre le problème actuel des limitations des capacités physiques. Il a proposé pendant la formation des joueurs que les entraîneurs utilisent le sonde-ball qui est une activité au niveau des côtes comme le beach-volley.

« C’est un jeu qui permet en bas âge de travailler sur l’intermittence de jeu. Elle permet l’efficacité et la rapidité. Car il n’y a pas de dribble. Le joueur n’a que la position de prendre la balle et prendre l’image du coéquipier, ce qu’on appelle la prise d’information et donner le ballon », a-t-il proposé. Après avoir travaillé à Pointe-Noire avec Munisport et Patronage, il s’est demandé si les côtes maritimes étaient réellement utilisées. Puis combien de gens y vont avec une balle de handball pour s’exercer. Les enquêtes menées par celui-ci obligent les entraîneurs à une bonne maîtrise des filières qui correspondent à chaque capacité physique. Pour lui, la filière anaérobie alactique correspond à des capacités de détente verticale, horizontale, la vitesse d’explosion, la force de vitesse.

« Il faut que l’entraîneur connaisse le fait d’aller et revenir en attaque comme en défense, il ya une autre filière qui rentre en ligne de compte. C’est la filière anaérobie alactique. L’oxygène n’intervient toujours pas. L’anaerobie, c’est l’apparition de l’oxygène. Et quand l’oxygène apparaît dans le muscle, nous pouvons travailler l’endurance. » Le manque de véritable politique de détection est un autre volet de limitation contre lequel les encadreurs doivent lutter. La détection doit se faire en tenant compte de la taille des athlètes. Chaque taille répond à un poste donné. Il n’a pas perdu de vue la formation des cadres. Selon lui, dans l’ossature des équipes congolaises, il n’y a pas de cadres formés. Il n’y a que des bénévoles, notamment d'anciens joueurs qui reviennent pour former. « Est-ce qu’ils ont des aptitudes pour former et orienter les jeunes joueurs ? Quand ils sont nombreux, à ce moment-là ceux qui ont des dégrés peuvent faire l’élite », a-t-il proposé.

James-Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Photo : Yvon Rock Ghislain Alongo, enseignant à l'Iseps. (© DR)