Harris Kasongo : « Nous sommes déterminés à redorer l’image de la RDC par les écrits »

Mardi 4 Juillet 2017 - 18:46

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Initiateur du mouvement littéraire « Les Révoltés de la plume », le jeune poète kinois parle des nobles ambitions portées par ses pairs écrivains et des activités organisées dans ce sens. Dans cette interview exclusive avec Le Courrier de Kinshasa, il revient notamment sur la plus récente rencontre tenue le 24 juin à Kintambo avec le soutien de la Délégation Wallonie-Bruxelles.

Harris KasongoLe Courrier de Kinshasa : Comment devrait-on vous présenter à nos lecteurs ?

Harris Kasongo  : Je suis Harris Kasongo, écrivain-poète. J’évolue dans le milieu littéraire depuis plusieurs années et j’ai remporté des prix à des concours auxquels j’ai participé depuis bientôt une dizaine d’années. J’ai initié un mouvement littéraire dénommé « Les révoltés de la plume » au travers duquel nous organisons des conférences et entre rencontre de jeunes autour de la lecture. Nous assurons la promotion d’une littérature de proximité de sorte que nous allons vers un large public souvent non encore initié à la chose littéraire auquel nous la présentons. C’est ce que nous faisons depuis près d’une décennie.

LCK : Pourriez-vous nous expliquer le sens à donner au nom plutôt particulier de votre mouvement littéraire, à savoir « Les Révoltés de la plume »  ? Doit-on y comprendre que vous êtes un groupe engagé qui a la plume pour voie d’expression ?

HK : Non. Ce nom est parti du constat que dans le pays, il y avait beaucoup de léthargie dans le milieu littéraire. Et à cet effet, il fallait réveiller les jeunes, les inciter à s’appliquer à l’écriture. Par-delà, faire en sorte de vendre une image positive de notre nation. Pour ce qui est de mon cas, l’essentiel de mes œuvres et travaux ont été publiés aux Seychelles à pratiquement 16 000 km de Kinshasa. Dès lors, j’ai pensé que si, aussi loin, l’on peut reconnaître notre talent, accepter ce que nous faisons, pourquoi ne pourrions pas nous mettre au travail afin de faire ce qu’il faut pour contribuer à valoriser la littérature locale avec les moyens dont nous pourrions disposer ? Certes, c’est difficile, mais il faut oser, c’est ce que nous tentons de faire tant bien que mal.

Une vue des participants à la matinée littéraire du 24 juinLCK : « Les Révoltés de la plume » ont récemment organisé une rencontre. En quoi a-t-elle consisté ?

HK : Nous avons tenu une matinée littéraire sur la protection de l’environnement le samedi 24 juin à Kintambo. C’était dans un espace plutôt inhabituel, à la terrasse d’un flat hôtel. C’était fait à dessein parce que nous voulions casser certaines barrières, quitte à aller dans des cadres peu communs à la tenue d’une rencontre littéraire et où nous pourrions à l’occasion cueillir de nouveaux lecteurs. Nous avions profité de cette matinée littéraire axée sur l’environnement pour remettre quelques prix aux gagnants d’un concours que nous avions organisé. Il s’agissait des élèves de trois écoles, à savoir les Complexes scolaires la Borne de l’UPN et Israël ainsi que Le Figuier de Ngaliema. Le but de cette matinée était aussi de souligner que les écrivains sont également concernés par les questions environnementales. Car ils font face à certaines réalités, notamment la chaleur accablante de la nuit vu que la majorité d’entre nous écrit la nuit, étant le jour occupés à d’autres besognes. Donc, autant que les autres, nous sommes victimes des effets du réchauffement climatique. Il nous a paru important d’évoquer ce sujet avec l’appui de la Délégation Wallonie-Bruxelles qui a fait en sorte que la rencontre se passe dans des conditions acceptables.  

LCK : Quelles sont les perspectives d’avenir des révoltés de la plume ?

HK : Nous avons plusieurs projets en vue. Nous voulons notamment informer l’opinion que nous envisageons, compte tenu de notre carnet d’adresses dans l’ensemble de l’Océan Indien, à savoir Les Seychelles, Madagascar et Les Comores, l’Île Maurice, l’Île de la Réunion, jusqu’aux Caraïbes, créer un pont culturel qui n’existe pas encore, avec la République démocratique du Congo. Ce pont culturel irait bien au-delà de l’écriture car, dans notre pays, toutes les relations sont alimentées à la verticale, c’est-à-dire que tout le monde songe à se rendre en Belgique, en France, etc.. Ce n’est pas mauvais mais nous pensons qu’il est bon d’explorer d’autres voies. Nous voulons donc pour cela créer un pont entre Kinshasa et Victoria aux Seychelles, Saint Denis à l’Île de la Réunion, etc. de sorte à créer un échange fructueux. Je pense que c’est un pari que nous pourrions relever avec l’accompagnement des institutions. Par ailleurs, il existe d’autres projets littéraires que nous préparons en coulisse dont nous parlerons au moment opportun. Nous sommes déterminés à redorer l’image de la RDC à travers les écrits. Du reste, grande est notre joie d’avoir introduit le pays dans une sphère où elle n’était pas connue par le biais de la littérature. Car elle l’est plus souvent dans le cas d’autres arts.Hymne d’espoir

LCK : Pourriez-vous nous dire un peu plus sur vos publications  ?

HK : Il s’agit de textes poétiques, à l’instar du recueil Hymne d’espoir, des nouvelles, des correspondances qui paraissent essentielle dans Sipay, une revue littéraire seychelloise fondée en 2008 pour promouvoir le français, l’anglais et le créole. Elle a publié non seulement moi mais aussi Azer Bassamba, Ben Eyenga Kamanda, etc., qui sont également membres des Révoltés de la plume et de bien d’autres jeunes écrivains aussi. Pour en savoir plus, je vous prierai de voir sur Google tout mes écrits mais également tout ce que nous avons entrepris jusqu’ici.

Propos recueillis par

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Harris Kasongo Photo 2 : Une vue des participants à la matinée littéraire du 24 juin Photo 3 : Hymne d’espoir

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