Haut-Lomami : des mesures gouvernementales attendues pour stopper des éléphants en divagation

Lundi 6 Mai 2019 - 18:30

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Le territoire de Malemba-Nkulu est gravement touché, depuis plusieurs mois, par la présence permanente des pachydermes en divagation qui causent des dégâts multiformes. Le bilan est lourd : trente-trois mille ménages affectés, cinquante-cinq mille trois cent vingt-quatre hectares de champs dévastés, dix-sept morts et soixante-treize mille sept cent soixante-deux élèves en déperdition scolaire, etc.

Réélu, le député provincial du Haut-Katanga, Paul Ngoy Nsenga Binthelu, est le président de la commission d’évaluation des dégâts multiformes causés par les éléphants en divagation dans la province du Haut-Lomami. En mission de service à Kinshasa depuis le 20 avril, il est dépêché, une fois de plus, par l’Assemblée provinciale du Haut-Lomami auprès des autorités nationales en vue de solliciter leur intervention urgente en faveur des victimes de cette catastrophe. Paul Ngoy Nsenga Binthelu a tour à tour été reçu à la présidence de la République, à la primature, au ministère de la Solidarité et actions humanitaires.

Il a également eu une importante séance de travail avec le responsable de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et gérant du parc de l’Upemba, le colonel Rodrigue Mugaruka. Ce dernier a donné la genèse du Parc national de l’Upemba créé le 15 mai 1939, pendant l’époque du Congo belge, avec cent mille éléphants plus d’un siècle et cent nonante espèces animales appartenant à quarante familles. Aujourd’hui, il ne reste qu’une centaine et une grande diminution du nombre de grands mammifères. Le parc national de l’Upemba est le deuxième plus ancien de la République démocratique du Congo. Il couvrait, en 1939, une superficie d’un million cent soixante-treize mille hectares. Ses limites furent ensuite modifiées plusieurs fois en raison des revendications foncières de la population locale et fixées le 22 juillet 1975 par l’ordonnance-loi 75-241. Ce parc est situé à cheval sur les provinces du Haut-Katanga, du Luluaba et du Haut-Lomami dans les territoires administratifs de Mitwaba, Malemba-Nkulu, Bukama et Lubudi.

Des mesures attendues…

Les éléphants, l’une des richesses du parc de l’Upemba, sont devenus une menace très dangereuse vis-à-vis de la population dans les territoires de Malemba-Nkulu, Bukama et le secteur Kinda à Kamina, a reconnu le colonel Rodrigue Mugaruka. Et de noter que les pachydermes causent des dégâts multiformes sur leur passage, dévastent des champs, détruisent des maisons, causent la mort d’hommes et  l'insécurité éducationnelle. Aussi a-t-il sollicité du gouvernement que les petits villages installés illégalement à l’intérieur du parc soient évacués et qu’une mesure d’accompagnement social soit prise pour soutenir le processus.

« Les villages situés à l’extérieur du parc les plus menacés dans les territoires de Malemba-Nkulu et Bukama seront dotés d’une nouvelle technologie qui servira de système d’alerte précoce, piloté autour de cinq villages les plus vulnérables. Dans chacun d'eux, une équipe de membres de la communauté sera formée pour repousser les éléphants en approche. Ils seront formés à l’utilisation d’un certain nombre des mesures pour protéger leurs maisons et leurs champs, y compris les clôtures en ruche qui ont le double avantage de source de nourriture et de revenus », a indiqué le colonel Mugaruka au député provincial, Paul Ngoy Nsenga. Il a ajouté qu’au cours de l’opération, une enquête sera menée pour déterminer s’il est possible d’électrifier la frontière du parc, dans le cadre d’une solution à long terme de maintenir les éléphants à l’intérieur et les communautés à l’extérieur. « Ces mesures sont considérées comme urgentes. Si le gouvernement est en mesure de dégager les fonds nécessaires, nous espérons pouvoir mener à bien l’activité consistant à mettre des colliers GPS sur les éléphants dans les quatre prochains mois et à supprimer les villages installés d’une façon illégale dans le parc », a-t-il dit.

Enfin, le colonel Rodrigue Mugaruka a fait part à Paul Ngoy Nsenga Binthelu des efforts fournis par les autorités  des parcs qui disposent désormais d’un avion et cent quatre-vingt mille litres de gaz aviation ainsi que quatre mille litres de jet A1. Six colliers GPS ont été acquis pour permettre aux éco-gardes de suivre les éléphants en temps réel et de les éloigner des villages. Le gérant du parc de l’Upemba a cependant signalé que le parc a besoin de vingt-cinq colliers supplémentaires et de cent heures supplémentaires comme temps de vol d’hélicoptère. Il a laissé entendre qu’un hélicoptère en provenance d’Afrique du Sud va bientôt arriver au parc de l’Upemba.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Des éléphants en divagation dans le parc de l'Upemba

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