HCR : 68,5 millions de déplacés enregistrés dans le monde en 2017

Mercredi 20 Juin 2018 - 13:59

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Le chiffre a atteint un record, pour la cinquième année consécutive, selon un rapport de l'agence onusienne en charge des réfugiés, publié le 19 juin à Genève, en Suisse.

La crise en République démocratique du Congo, la guerre au Soudan du Sud et la fuite de centaines de milliers de réfugiés rohingyas du Myanmar vers le Bangladesh ont alimenté le record. Les pays en développement sont les plus massivement touchés. Au total, 85% des réfugiés se trouvent dans des pays en développement et 80% dans des Etats voisins, indique le rapport.
Selon le document, les déplacements massifs de la population au-delà des frontières sont également moins fréquents que les soixante-huit millions de déracinés à travers le monde ne le laissent supposer. Près des deux tiers des personnes contraintes de fuir sont des déplacés internes qui n’ont pas quitté leur propre pays. Sur les 25,4 millions de réfugiés, un peu plus d’un cinquième sont des Palestiniens relevant de la compétence de l’Unrwa. Les autres, qui relèvent de la compétence du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), proviennent, pour les deux tiers d’entre eux, de cinq pays seulement : la Syrie, l’Afghanistan, le Soudan du Sud, le Myanmar et la Somalie. « L’arrêt des conflits dans l’un ou l’autre de ces pays pourrait largement transformer la situation mondiale des déplacements », affirme le HCR.
« En 2017 et pour la cinquième année consécutive, les guerres, les violences et la persécution ont propulsé les déplacements forcés dans le monde vers un nouveau record et les pays en développement sont les plus massivement touchés », souligne le HCR dans son rapport statistique annuel Global tends (Tendances mondiales). « Des zones brûlantes sont devenues encore plus brûlantes, plus graves et certaines qui existaient ne semblent pas se diriger vers une diminution des violences », a déclaré le Haut-commissaire, Filippo Grandi, lors d’un point de presse le 13 juin, à Genève.

Une moitié de déplacés vit en milieu urbain
Au total, sur les 68,5 millions de personnes déracinées à la fin 2017, 16,2 millions sont devenues déracinées durant la seule année 2017, pour la première fois ou de manière répétée. Selon l’agence onusienne, cela atteste de l’ampleur de la population en mouvement, soit 44 500 personnes déracinées par jour ou une personne toutes les deux secondes. Parallèlement, le nombre de demandeurs d’asile qui étaient toujours en attente de l’obtention du statut de réfugié au 31 décembre 2017, a augmenté d’environ trois cent mille pour atteindre 3,1 millions.
Les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays sont au nombre de quarante millions, soit un peu moins que les 40,3 millions de déplacés internes en 2016. Ce rapport statistique annuel sur les Tendances mondiales note que la plupart des réfugiés vivent en milieu urbain (58%) et non dans des camps ou en zone rurale, et la population mondiale déracinée est constituée de jeunes - 53% d’entre eux sont des enfants dont beaucoup sont non accompagnés ou séparés de leurs familles.

Le Pacte mondial attendu
Le HCR plaide pour une nouvelle approche mondiale sur les réfugiés, étant donné que 85% des réfugiés vivent dans des pays en développement - dont beaucoup sont désespérément pauvres et ne reçoivent qu’un appui limité pour prendre en charge cette population. Quatre réfugiés sur cinq demeurent dans des pays frontaliers de leur contrée d’origine.
Tout comme le nombre de pays à l’origine des déplacements massifs, le nombre de pays qui accueillent de vastes personnes réfugiées est également faible. Au niveau mondial, la Turquie demeure le premier pays d’accueil de réfugiés en valeur absolue, avec une population de 3,5 millions de réfugiés, principalement des Syriens, tandis que le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés au regard de sa population nationale. Au total, 63% de l’ensemble des réfugiés relevant de la compétence du HCR vivent dans dix pays seulement.
Environ cinq millions de personnes ont pu rentrer chez elles en 2017 - en majorité des déplacés internes. Vu la baisse du nombre de places de réinstallation offertes, le nombre de réfugiés réinstallés a chuté de plus de 40%, et concerne environ cent mille personnes. « Toutefois, il y a des raisons d’espérer », avance le Haut-commissaire qui note que quatorze pays appliquent déjà des dispositifs innovants, notamment avec le secteur privé, avant l’adoption attendue d’un Pacte mondial sur les réfugiés lors de la prochaine assemblée générale des Nations unies, en septembre.
 

 

 

Josiane Mambou Loukoula

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