Hommage: l'écrivain Maxime Kibongui au centre des échanges à Pointe-Noire

Samedi 21 Avril 2018 - 16:39

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La présentation de l'ensemble des oeuvres (écrites et vocales) de l'ancien sociétaire du groupe Les Cheveux crépus a eu lieu le 20 avril, à la Chambre de commerce, en présence du directeur départemental du Livre et de la lecture publique, Alphonse Kala, et du patriarche des Arts et lettres du Kouilou, François Luc Macosso.

 

 Maxime Kibongui a quitté ce monde en février 2017, laissant derrière lui  un immense patrimoine culturel. Après sa disparition, Anne Marie Kibongui, son épouse, promotrice des Editions Cultures, a rassemblé ses œuvres dans deux ouvrages intitulés "Œuvres Complètes" et un CD « Va, ma voix ».  Ces œuvres, jusque là inédites, ont été présentées au public.

L' initiative a été saluée par le directeur départemental du Livre et de la lecture publique de Pointe-Noire, Alphonse Kala, qui a déclaré, en ouvrant l'activité, que ce n’est que de cette façon que l’on peut rendre hommage aux artistes et  permettre ainsi au public de les connaître davantage.

Ainsi, l’assistance a eu droit à deux communications. Frédéric Pambou, homme de culture, a fait l’aperçu critique de l’œuvre, tandis qu' Auguste Miabeto, oraliste et spécialiste de la culture Kongo, a entretenu le public sur l'ensemble des œuvres de Maxime Kibongui.

Selon Fréderic Pambou, Maxime Kibongui a eu deux grands maîtres dans sa vie: l’abbé Fulbert Youlou et André Grenard Matsoua, à travers sa philosophie mettant en avant le respect de l’humain (Tchimuntu). Une philosophie où le "mbongi"  et le respect du vieux ou "mbuta" sont intimement liés. Pour l’orateur, Maxime Kibongui  puisait son inspiration dans les mythes, contes et légendes  du Kongo-Lari, citant les allégories animalières du lièvre, du lion, de la tortue, de la panthère…

Pour lui, ces deux volumes publiés sont des livres qui permettent de revisiter la sagesse ancestrale avec son côté physique mais aussi et surtout cette incursion dans le monde métaphysique.

Pour sa part, se fondant sur l’œuvre musicale « Va, ma voix », Auguste Miabeto a évoqué, dans son exposé, les traits dominants de la muse de l'écrivain et ses nombreuses allusions à la richesse de l’inépuisable lexique de la langue Kongo-Lari très expressive, à l’instar de Nzingu wa dzunu, lutte pour la paix, conte animalier où s’imbriquent le surnaturel, la lutte des pouvoirs... Bref, un monde animiste aussi fascinant qu’imprévisible. Selon Auguste Miabeto, comme épigone de l’abbé Fulbert Youlou,  Maxime Kibongui a aussi participé activement à l’œuvre de résistance des indigènes refusant l’acculturation imposée par le colonisateur.

De nombreux témoignages ont été faits sur l’homme et son œuvre, à la fin de l’activité. Josué Ndamba  a loué son altruisme qui ne manquait pas de prodiguer de précieux conseils à ses congénères, en relevant son humilité et sa modestie. C'est aussi ce qu’ont reconnu Pethas, un ancien ami de Jacques Loubelo, et Maurice Loubouakou, promoteur des Editions LMI et bien d’autres intervenants à la cérémonie, qui ont côtoyé et apprécié l’homme. Pour la veuve Kibongui, son défunt mari a toujours défendu les richesses du terroir Kongo-Lari. Il n’a jamais pris pour rival ou concurrent son prochain mais plutôt le considérait  comme un auxiliaire éventuel ou un camarade, avant de souhaiter que cette vertu habite les artistes d’aujourd’hui.

Les chants et poèmes de Maxime Kibongui ont agrémenté la cérémonie, accompagnés, de temps à autre, de la sanza de Ya Vhos, un instrument qu’il affectionnait tant.

En clôturant l’activité, Alphonse Kala a demandé à la famille de l'écrivain de perpétuer cette flamme en  évoquant,  tous les deux ans par exemple, sa mémoire à travers son œuvre.

 

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La photo de famille des participants crédit photo"DR"

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