Hôpital général de Loandjili : les agents persistent dans leur grève

Lundi 13 Mars 2017 - 17:35

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Déclenchée depuis le 6 mars, cette grève tarde à finir du fait que les solutions aux revendications des agents de ce grand établissement sanitaire n’ont pas encore été trouvées. Dans leur déclaration du 7 mars, ceux-ci ont exigé le départ de leur directrice générale (DG) et de leur directrice de l'administratiion et des ressources humaines (DARH). Pour trouver une issue de sortie à cette situation, une rencontre a réuni le 11 mars, dans la salle de conférence de cet hôpital, un représentant du ministère de la Santé avec une délégation des intersyndicales de Brazzaville et Pointe-Noire ainsi que la cellule de crise mise en place par Alexandre Honoré Paka.

Selon les agents de cet hôpital cette grève est la conséquence de la non-application du protocole d’accord signé en 2015 portant sur la revalorisation du point indiciaire de manière échelonnée (de 220 à 250 en 2016 et à 275 en 2017 et 300 en 2018) pour les décisionnaires, le déblocage des avancements et de la situation des allocations familiales pour tous les agents fonctionnaires et décisionnaires.

D’après les grévistes, toutes ces revendications ne posent pas de problèmes budgétaires. «Depuis la signature du protocole d’accord, rien a été fait. Le point indiciaire est toujours à 220. Nous ne percevons pas les allocations familiales depuis 4 ans ni les compléments de certaines primes prévues dans la convention collective régissant notre structure. Depuis l’arrivée de la DG il y a 5 ans, aucune Capa n’a été organisée pour permettre aux agents de bénéficier des avancements réguliers comme cela est prévue dans la convention. En plus, elle a rendu les agents insolvables à cause des retards réguliers des salaires, les prêts et découverts ayant été rendus inaccessibles dans les banques», a expliqué un agent ayant requis l’anonymat.

À cela s’ajoute, entre autres, le problème de la privatisation de la pharmacie de l’hôpital et des « voyages abusifs» de la DG et de la directrice économique et financière (DEF). «Notre pharmacie a été confiée à un privé sans l’avis du comité de direction. Curieusement, son personnel est constitué des agents de l’hôpital qui sont payés par l’hôpital lui-même. En plus, depuis son arrivée, la DG et la DEF effectue régulièrement des voyages en Europe et ailleurs au frais de l’hôpital donnant comme raison que c’est pour des négociations qui concernent notre structure. Mais jusqu’alors, ces fameuses négociations n’ont toujours rien apporté. Les salles d’hospitalisation et leurs équipements sont vétustes et le restaurant n’alimente plus les malades, tout le parc automobile est paralysé pour ne citer que ces exemples», a expliqué un autre agent.

Cette grève a été précédée d’une assemblée générale, qui a eu lieu le 23 février, à l’issue de laquelle l’avis de grève a été retenu comme solution en cas de non résolution du conflit. Les huit jours accordés après cette assemblée pour des négociations étant épuisés sans aucune réaction de la Direction générale, l’intersyndicale a décidé de lancer l’avis de grève le 3 mars. Cela, après trois jours de préavis de grève. «Au regard de tous ces faits, nous exigeons purement et simplement le départ de la DG et de la DRH. Nous ne reprendrons le service que si elles sont relevées et les négociations se feront avec la nouvelle équipe», a déclaré un troisième agent.

Une réunion convoquée par le comité de crise a eu lieu le 7 mars à la mairie de Loandjili. En réponse à la proposition de reprise de travail dudit comité, l’intersyndicale a publié une déclaration demandant le départ de la DG et de la DARH de l’hôpital de Loandjili ainsi qu’une pétition signée par plus 600 agents sur au moins 800 que compte l’hôpital. « Au regard de tous les faits, nous exigeons purement et simplement le départ de la DG et de la DARH. Nous ne reprendrons le travail que si elles sont relevées et les négociations se feront avec la nouvelle équipe», a déclaré un troisième agent.

Actuellement, c’est un silence sans nom qui règne au sein de cet établissement sanitaire qui a quasiment été vidé de ses malades. Sur place, on ne constate que la présence des agents réquisitionnés par le préfet, la police, quelques agents de sécurité de cette structure, les seuls prestataires en service, les autres étant aussi en grève pour non-paiement de leur prestation depuis 6 à 8 mois.

La réunion qui a eu lieu le 11 mars dans la salle de conférence de l’Hôpital général de Loandjili n’a abouti à rien pour la levée de la grève parce qu’étant juste une rencontre de prise de contact et d’imprégnation de la situation. Au sortir de celle-ci, l’intersyndicale a confié aux grévistes rassemblés hors de leur structure que les négociations devraient commencer en présence de la ministre de la Santé.

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

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