Hydrocarbures : la Libye enregistre une perte de 750 millions de dollars par an

Lundi 23 Avril 2018 - 20:28

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Le président de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), Moustafa Sanalla, a déploré des pertes chaque année, à cause de la contrebande de carburant.

Moustafa Sanalla s’exprimait lors d'une conférence sur le pétrole tenue le 20 avril à Genève, en Suisse. Il a déclaré que « les trafiquants et les voleurs ont non seulement infiltré les milices qui contrôlent une grande partie de la Libye, mais aussi les compagnies de distribution de carburant censées vendre de l’essence aux citoyens à prix bas ».

En outre, il a fait savoir que les « sommes énormes » que les trafiquants génèrent à la faveur de la livraison illégale de carburant « ont corrompu une grande partie de la société libyenne », notant que le peu de mesures prises jusqu'à présent n’ont pas été suffisantes pour dissuader ces trafiquants.

Le président de NOC a demandé l’aide des « voisins et des amis de la Libye mais surtout du peuple libyen » pour éradiquer le fléau de la contrebande et du vol de carburant qui menace l’économie nationale du pays.

Le prix du carburant en Libye, l’un des moins cher au monde, fait de la contrebande des hydrocarbures, notamment vers la Tunisie voisine ou vers l’Italie et Malte, une activité très lucrative. La fermeture des ports pétroliers a coûté plus de cent trente milliards de dollars au pays depuis fin 2014, selon la NOC.

Toutefois, la compagnie pétrolière fait face  à une perturbation régulière de la production sur les champs pétroliers en raison de blocages imposés par des milices faisant office de gardes des installations pétrolières, sur des revendications salariales ou politiques.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le pays, en plein chaos et où deux autorités rivales se disputent le pouvoir, est incapable d’exploiter ou de profiter pleinement de ses énormes ressources pétrolières. La libye produit actuellement autour d’un million de barils par jour, contre 1,6 million avant la chute du guide Libyen.

En fin 2014, des combats et des protestations avaient bloqué la majorité des champs et des terminaux pétroliers, des zones au cœur de luttes de pouvoir dans un pays qui dispose des plus grosses réserves pétrolières d’Afrique.

Yvette Reine Nzaba

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