Il était une fois, Mgr Ernest Kombo

Samedi 22 Octobre 2016 - 17:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Il y a 8 ans s’éteignait à Paris l’évêque jésuite d’Owando. Sa personnalité ne laissait pas indifférentes l’Eglise catholique et  la classe politique.

C’est le 22 octobre 2008 que s’est éteint à Paris, en France à l’âge de 67 ans, l’évêque d’Owando, Mgr Ernest Kombo. Jésuite, il incarna aussi une partie non-négligeable de l’histoire politique congolaise, ayant été parmi les 3 à quatre haut-prélats exceptionnellement autorisés par le Vatican à aider les transitions, qui se dessinaient dans leurs pays au début des années 1990. Ainsi, vit-on: Mgr Isidore de Souza (Bénin) ; Mgr Basile Mvé Engone (Gabon) ; Mgr Laurent Monsengwo Pasinya (aujourd’hui cardinal de Kinshasa) et Mgr Ernest Kombo, assumer la lourde tâche de conduire des transitions s’annonçaient délicates.

Au Congo, Mgr Ernest Kombo fut choisi pour diriger les travaux titannesques de la Conférence nationale souveraine de 1991. Et ensuite de présider l’instance de transition mise en place: le Conseil supérieur de la République, qui devait conduire le pays jusqu’aux élections démocratiques, un an après. Celles qui virent la victoire de Pascal Lissouba (1992). L’homme savait parler, dire avec fermeté ses convictions, se montrer entêté même quand ses points de vue le plaçaient en contre-à-faux avec des réalités d’une mutation galopante.

Tout est-il que, prêtre, il a été au contact du concret des réalités du Congo. Et non seulement parce qu’il ne s’est pas contenté de s’enfermer dans son presbytère. Pendant près de dix ans, entre 1976 et 1983, Ernest Kombo a été prêtre-au-travail œuvrant, on le sait moins, au sein du Centre congolais de gestion, le CENAGES, un organisme d’Etat. Puis une fois nommé évêque, il est allé aussi sur le terrain du concret des réalités sociales (et religieuses) congolaises. D’abord comme premier évêque du diocèse nouvellement créé de Nkayi dans la Bouenza (1983), puis comme administrateur concomitant de celui de Pointe-Noire dans le Kouilou (1986-1990), enfin comme évêque d’Owando, dans la Cuvette, à partir de 1990.

Huit ans après sa mort, le paysage socio-politique congolais a bien changé. Des crises sont nées, ont été résolues, dépassées. Il en avait intuitivement « flairé » certaines, mais pas toutes. Des acteurs politiques d’importance ont fait irruption sur la scène politique congolaise, d’autres ont disparu. Comme toujours lorsqu’un personnage disparaît, il ne reste que des « si » incertains : qu’aurait-il pu faire « si » ; qu’aurait-il dit « si »… Au final, il est même à se demander quelle opinion d’ensemble il aura laissé sur l’opinion d’une nation née dans l’agitation. Les historiens diront peut-être un jour qui a véritablement été Mgr Ernest Kombo pour l’histoire du Congo.

Lucien Mpama

Notification: 

Non