Immigration clandestine: l’opération « Mbata ya Bakolo » reprend

Lundi 19 Janvier 2015 - 18:00

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Déclenchée le 4 avril 2014 pour assainir les villes congolaises menacées par des formes nouvelles de criminalité et lutter contre l’immigration clandestine, la relance de « Mbata ya Bakolo » est annoncée pour le 20 janvier, à en croire le directeur général de la police, le général Jean-François Ndenguet

Si la première phase a beaucoup plus concerné les sujets originaires de la République démocratique du Congo (RDC) en situation irrégulière dont certains étaient à l’origine de plusieurs actes de banditisme, l’opération touchera cette fois, tout sujet étranger résident irrégulièrement au Congo. Selon une source proche de la police, il s’agit d’une opération spéciale dont la réunion de cadrage s’est tenue le 19 janvier à la direction générale.

À quelques heures de la relance de cette opération, la direction de l’immigration et de l’émigration est prise d’assaut par des étrangers en passe de régulariser leur situation. Il s’agit notamment des Ivoiriens, Burkinabè, Rwandais, Guinéens, Sénégalais, Maliens et bien d’autres. Du côté de l’administration, des dispositions sont déjà prises. En effet, par note n° 003/MID/DGST/DI du 3 janvier 2015, il a été mis en place une commission mixte composée de la direction départementale de la surveillance du territoire et celle de l’immigration pour contrôler tous les étrangers vivant à Brazzaville.

Ceci n’exclut pas, cependant, les tentatives de corruption des éléments de la police commis à cette action de portée publique. Le 27 juin 2014, le directeur général de la police les mettait en garde sur les « dérives inacceptables » de certains d’entre eux qui ont transformé « Mbata ya Bakolo » en un véritable fonds de commerce. Donc, les Ouest-Africains et les Libanais en situation irrégulière au Congo devraient être reconduits à la frontière.

« Au cours de la deuxième phase de l’opération qui commence, nous nous tournerons vers les autres communautés étrangères installées dans notre pays. Il s’agit principalement de nos frères ressortissants de l’Afrique de l’Ouest. On dit que ces communautés sont très riches. Cela veut dire que leur capacité de corruption égale leur fortune. La tentative sera donc plus grande, les risques beaucoup plus grands encore pour les policiers en mission. Les corrupteurs et les corrompus qui se feront prendre seront sévèrement châtiés. Je les mets en garde ! Je serai implacable », martelait le général Jean-François Ndenguet.

Plus de 158.724 familles reconduites aux frontières

S’agissant des statistiques du rapatriement des ressortissants étrangers au Congo lors de la première phase de l’opération « Mbata ya Bakolo », le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, citait le nombre de 158.724 familles embarquées dans les bateaux représentant à peu près 245. 000 ressortissants de la RDC qui sont volontairement rentrés. Il s’exprimait le 26 août devant les sénateurs à l’occasion de la séance des questions orales avec débat au gouvernement. Il s’agissait des résultats en possession du ministère en cette date.

Ces chiffres avaient été annoncés avant le lancement de l’opération « Mbata ya Bakolo » à Pointe-Noire et dans le département du Kouilou où l’on avait enregistré près de 13 000 départs volontaires. En effet, de peur d’être expulsés par les autorités congolaises, bon nombre de clandestins pour la plupart ressortissants de la RDC avaient préféré quitter les quartiers de la ville océane et les autres contrées du Kouilou avant même le lancement de l’opération le 24 décembre dernier.

Rappelons que pour la reprise de l’opération « Mbata ya Bakolo », la police pourrait compter sur la gendarmerie nationale et la police militaire en raison de l'ampleur de la tâche.

Parfait Wilfried Douniama