Immigration : fausse note dans le rapatriement volontaire des Angolais refugiés en RDC

Samedi 23 Août 2014 - 15:37

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La République démocratique du Congo (RDC) a menacé de suspendre le processus si un nouvel incident se produisait à la frontière après le refus des autorités angolaises de permettre l'accès sur leur territoire de soixante-six personnes candidates au retour volontaire.

Le processus de rapatriement volontaire des sujets angolais établit sur le sol congolais, depuis plusieurs années suite aux évènements troubles ayant caractérisé la vie politique dans ce pays, connaît quelques difficultés dans son évolution. Les réfugiés angolais dernièrement reconduits à la frontière grâce à l’appui du ministère congolais de l’Intérieur et du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) se sont butés à la réticence des autorités angolaises qui n’étaient visiblement pas prêtes à les accueillir. Il a fallu, pour ce faire, de longues négociations pour les faire revenir à la raison, confirment des sources. Le dernier groupe des réfugiés angolais partis de Kinshasa avec cinq-cents personnes a connu également le même problème. Après d’âpres discussions entre parties prenantes au processus, cent et seize personnes ont pu traverser mais soixante-six n'ont pas pu passer, apprend-on des sources proches du ministère.

Les autorités angolaises, qui se montrent très intransigeantes dans l’identification desdits refugiés, convaincues que parmi eux il y a certainement des intrus, ont dû remettre en cause l’authenticité de certains sauf-conduits (document délivré par l’ambassade d’Angola en RDC en vue de permettre aux réfugiés candidats au rapatriement volontaire de traverser la frontière). Quoiqu'ils détiennent ces fameux papiers, la plupart des réfugiés angolais dont la nationalité est pourtant avérée n’ont hélas pu regagner leur pays d’origine, indique Céline Schmitt, porte-parole du HCR citée par l’AFP. Transférés au centre de transit de Kimpese dans le Bas-Congo sur le territoire congolais, ces hommes et ces femmes attendent sereinement la perspective de leur retour en Angola. « Nous allons les garder dans le centre de transit car nous savons qu'ils finiront par partir parce qu'ils sont bel et bien Angolais », a martelé pour sa part le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej. Les autorités angolaises considèrent, en effet, que des personnes candidates au rapatriement ne remplissent pas toutes les recommandations et les critères fixés.

Il déplore cependant le fait que le gouvernement angolais ne s'est pas impliqué dans ce processus alors qu’il avait la latitude d’envoyer ses experts en vue de procéder à l’identification des réfugiés angolais de sorte à éviter ces genres d’incidents. Malheureusement, cette tâche avait été laissée à la seule responsabilité de la commission congolaise pour les réfugiés et du HCR. Pour maints observateurs, la réaction des autorités angolaises serait par ailleurs motivée par les informations faisant état des cas de fraude dans l’identification et l’enregistrement des sujets angolais candidats au rapatriement volontaire dans le territoire de Dilolo au Katanga.  

Pour le ministre Richard Muyej, il y a lieu d’envisager une rencontre de haut niveau entre les parties prenantes au processus afin de léver tout équivoque. « Si la même chose se produit, nous allons stopper le rapatriement et demander une rencontre urgente avec les autorités angolaises pour établir de nouvelles modalités pratiques, repartir sur de nouvelles bases et éviter de tels problèmes », a-t-il expliqué.  

             

 

Alain Diasso