Immigration : une trentaine de ressortissants de la RDC indésirables au Canada

Mercredi 12 Février 2014 - 17:04

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Ces Congolais sont actuellement visés par une mesure d'expulsion, mais ils demeurent encore bloqués parce qu'ils ne détiennent pas de passeport.

 Près d’une trentaine de Congolais immigrés au Canada sont en instance d’être renvoyés dans leur pays d’origine. La mesure prise par les autorités canadiennes serait irrévocable. En attendant la concrétisation de cette décision, les personnes visées seraient encore bloquées au Canada, faute de passeport non délivré par l’ambassade de la RDC. Les ressortissants congolais ne seraient pas les seuls dans cette situation qui viserait aussi d’autres Africains de plus en plus devenus indésirables. D’après www.cameroonvoice.com qui s’appuie sur un courriel de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), ces ressortissants congolais coûteraient cher en frais de santé, de détention ou de services sociaux.

L’ASFC qui refuse, par ailleurs, toute négociation à ce sujet avec des pays particuliers, est allée jusqu’à débloquer un budget spécial dans le but de faire venir au Canada une délégation du ministère de l’Intérieur de la RDC afin de décanter la situation des passeports de ses ressortissants en manque de documents de voyage. La délégation du ministère devrait être composée de quatre personnes et pourrait coûter autour de 30.000 dollars, tous frais compris. Ses membres devraient voyager avec des passeports diplomatiques et être accompagnés de représentants de l'ASFC pendant leur séjour, rapporte la source. Pour le Canada, il s’agit là d’une façon d’acquiescer à une requête du ministère congolais de l’Intérieur qui aurait promis de trouver un passeport à chacun de ses ressortissants frappés par cette mesure une fois ses représentants seront sur place.

L’attitude du Canada est, par ailleurs, jugée contradictoire dans la mesure où il s’attelle à faire intervenir sur son sol des fonctionnaires congolais représentant un pouvoir qu’il a toujours vilipendé pour non-respect des droits humains. Janet Dench, porte-parole du Conseil canadien pour les réfugiés, est on ne peut plus claire à ce sujet : « Il semble qu'il y a une contradiction, puisque dans plusieurs cas, le Canada a prétendu que les gens qui ont travaillé au sein du gouvernement congolais ne pouvaient être admis sur son territoire ».

 Une chose est vraie, c’est que le Canada ne voudrait plus continuer à dépenser énormément pour les immigrés africains parmi lesquels les Congolais. Même les détenus considérés comme catégorie à risque coûtent cher, autour de 250 dollars par jour au Trésor public canadien, apprend-on. Ceux qui sont en liberté surveillée engendrent tout aussi une foule de dépenses. Anne Sainte-Marie, porte-parole de la section québécoise d'Amnistie internationale, craint pour ces ressortissants congolais dont la plupart ne sont plus en odeur de sainteté avec le pouvoir en place. L'initiative du Canada inquiète certains défenseurs des droits de l'homme.

 

Alain Diasso