Infrastructures en Afrique : l’ambassadeur du Sénégal au Congo estime que les pays enclavés doivent pouvoir s’interconnecter avec les autres

Lundi 16 Juin 2014 - 11:32

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La capitale sénégalaise, Dakar, a abrité, du 14 au 15 juin, le Sommet africain sur le financement des infrastructures en Afrique, dont l’objectif était de réfléchir sur les moyens de promouvoir la participation du secteur privé dans le financement et le développement des infrastructures. La rencontre a été convoquée par le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, en sa qualité de membre du Comité d’orientation des chefs d’État et de gouvernement du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville, l’ambassadeur du Sénégal au Congo, Mme Batoura Kane Niang, dégage l’importance de cette conférence

Les Dépêches de Brazzaville : Quels sont les enjeux du sommet de Dakar ?

Batoura Kane Niang : Le sommet de Dakar a pour objectif d’amener les partenaires publics et privés à investir pour la transformation de l’infrastructure continentale. L’engagement du secteur privé est nécessaire pour soutenir l’investissement et la mise en œuvre des grands projets d’infrastructure à dimension régionale dans les trois à cinq ans à venir.

Il s’agit d’impulser une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre de grands projets d’infrastructures, de donner la pleine mesure au potentiel de croissance du continent et d’accélérer la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

L.D.B : Peut-on connaître les différents grands projets que l’Afrique entend mettre en œuvre ?

B.K.N. : Ces grands projets sont au nombre de seize, parmi lesquels : la centrale hydroélectrique de Ruzizi III, en Afrique australe ; l’expansion du port de Dar es Salam, en Afrique du Nord ; le projet de corridors Doaula-Bangui-Ndjamena en Afrique de l’Ouest et centrale ; la ligne de transmission d’Afrique du Nord ; la signalisation et redynamisation de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako ; le renforcement des capacités du corridor Abidjan-Lagos, etc.

L.D.B : Comment ces projets ont-ils été identifiés ?

B.K.N. : Ces projets ont été identifiés par des experts en raison de leur importance stratégique, politique et économique, mais aussi sur la base des critères bien précis. Une fois mis en œuvre, ils ont le potentiel de transformer le paysage des infrastructures du continent pour que l’Afrique puisse réaliser son potentiel économique et social. Le sommet de Dakar représente donc un moment privilégié pour les leaders africains et les investisseurs potentiels pour parler d’une même voix et aller vers la réalisation de grands projets d’avenir pour le continent.

L.D.B : Quelle est l’importance des infrastructures dans le développement de l’Afrique ?

B.K.N. : Il existe plusieurs sortes d’infrastructures : les infrastructures routières qui permettent d’interconnecter les différentes villes, régions ou localités d’un pays, les infrastructures aéroportuaires, ferroviaires, énergétiques, etc. Les pays enclavés doivent en bénéficier pour s’interconnecter avec les autres pays africains, car l’intérêt de l’Afrique se trouve dans ce commerce interafricain.

Les infrastructures sont la base du développement. C’est la raison pour laquelle le président de la République Macky Sall, en sa qualité de président d’orientation du NEPAD, a estimé judicieux d’organiser une conférence au cours de laquelle tous les leaders africains ainsi que le secteur privé vont s’engager pour soutenir l’investissement et la mise en œuvre des grands projets fédérateurs en Afrique.

Propos recueillis par Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

Mme Batoura Kane Niang (© Adiac).