Infrastructures scolaires : des chantiers à l’arrêt à Brazzaville

Dans le but de moderniser l’école, le président de la République a décrété 2013 et 2014 Années de l’éducation. Si cette année, la mesure concerne les trois sous-secteurs de l’éducation nationale, 2013 avait été consacrée à l’enseignement de base et à la formation professionnelle avec, à la clé, une enveloppe d’environ 300 milliards FCFA. « Des budgets importants ont été, à cet effet, dédiés à des programmes importants de modernisation de l’école congolaise, mais la procédure de passation des marchés prend beaucoup de temps et n’a pas permis que ces chantiers soient dans leur plus grand nombre engagés dès la première Année de l’éducation. Nos services et ceux du ministère des Finances ayant travaillé de façon à ce que les dossiers soient prêts, cette année, les chantiers sont effectivement lancés », a expliqué le ministre, rappelant qu’il y avait des centaines de chantiers en cours d’exécution à travers le pays.

Hellot Matson Mampouya a notamment visité l’école primaire de Kibina, située dans le quartier Loua, dans le 8^e arrondissement, Madibou, où se construit un bâtiment de neuf salles de classe qui abritera le CEG. Il s’est ensuite rendu à l’école primaire et sur le site de construction du nouveau lycée de Mafouta, toujours à Madibou. Ici, sur les deux bâtiments R+1 de dix salles de classe chacun, un seul commence à sortir de terre. Une seule des deux entreprises retenues a démarré les travaux, l’autre étant confrontée à un manque d’espace pour stocker le matériel. Ce nouveau lycée permettra, selon le ministère, de décongestionner le lycée Pierre-Savorgnan-de Brazza.

De sa visite à l’école primaire Mabiala Ma Nganga, le ministre est sorti à la fois satisfait et déçu. En effet, si l’école primaire a été totalement réhabilitée et accueille déjà les élèves, les travaux du bâtiment du centre préscolaire ont été abandonnés à l’étape du chaînage par l’entreprise Le Bâtisseur. Selon les informations recueillies sur place, l’entrepreneur, qui a préfinancé les travaux, attend le versement d'un acompte de 30% par l’État pour redémarrer le chantier. Adjudicataire du marché du CEG "Commune" de Bacongo, la société Adonis en a assuré le préfinancement et a presque fini. Elle attend désormais, d’après des témoins, le financement du gouvernement pour la finalisation des travaux.

Le lycée moderne de Massengo pourrait être prêt dans six mois

L’école Nkéoua-Joseph de Bacongo a réservé une désagréable surprise à la délégation ministérielle. En effet, Hellot Matson Mampouya a constaté l’abandon de chantier des trois bâtiments de neuf salles par l’entreprise Cobat depuis décembre 2013 deux mois seulement après le début des travaux. « Dans un programme aussi vaste, il y a toujours des opérateurs qui sont en retard et nous avons malheureusement constaté que quelques chantiers ne décollaient pas vraiment. Les travaux ne s’exécutent pas au rythme que nous aurions souhaité. Nous avons, sur le terrain, instruit la direction des Études et de la Planification d’interpeller ces opérateurs afin qu’ils accélèrent le rythme des travaux pour qu’au 1^er octobre, tous les bâtiments soient fonctionnels », a indiqué le ministre.

La délégation ministérielle est en revanche sortie très satisfaite de sa visite, sur l’ancien site, des chantiers de l’Inspection générale de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation (un bâtiment R+2), ainsi que du lycée moderne de Massengo, dans le 9^e arrondissement de Brazzaville, Djiri. Lancés en avril 2013 par l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, en présence du ministre de tutelle, les travaux du complexe scolaire de Massengo, confiés à l’entreprise chinoise Nan Tong Construction, sont très avancés. À en croire les techniciens qui posent actuellement les baies vitrées, l’imposant bâtiment de trois niveaux serait livré dans six mois, fin novembre.

« Il s’agit du lancement d’un programme qui porte sur la visite et le suivi permanent des chantiers, parce que nous entendons qu’un nombre important d’entre eux soient achevés avant la rentrée de façon à ce qu’au 1^er octobre, nous ayons une plus grande capacité d’accueil dans un environnement beaucoup plus moderne. Ceci répond effectivement à la directive du chef de l’État portant sur la modernisation de l’école congolaise. Nous avons noté avec beaucoup de satisfaction que les travaux se déroulent bien sur la plupart de ces chantiers » , a conclu Hellot Matson Mampouya.