Inga III : la Banque mondiale suspend ses financements

Mercredi 27 Juillet 2016 - 20:56

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 La décision, à en croire le communiqué publié par l’institution de Bretton Woods,  « fait suite à la décision du gouvernement de la RDC de donner au projet une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014 ».

Le projet de construction du barrage hydroélectrique Inga III en RDC vient d’être compromis dans son évolution à la suite de  la dernière décision de la Banque mondiale de suspendre sa contribution financière. Dans son communiqué publié le 5 juillet, cette institution financière internationale confirme, en effet, la suspension des décaissements au titre de son projet d’assistance technique portant sur le développement du projet hydroélectrique Inga-3 basse chute (BC) et de quelques sites de taille moyenne  en RDC. Le communiqué reste cependant muet sur les raisons ayant motivé cette décision difficile à digérer par les populations africaines qui entendaient tirer profit des avantages qu’allait leur procurer cet important investissement.

Pour l’institution de Bretton Woods, cette décision « fait suite à la décision du gouvernement de la RDC de donner au projet une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014 ». Ce qui n’éclaire pas suffisamment les esprits par rapport au soubassement de la décision. Tout ce que l’on sait, c’est qu’au moment de l’approbation de cette aide, l’objectif était de soutenir « le développement transparent d’Inga-3 BC piloté par le gouvernement dans le cadre d’un partenariat public-privé ». Quelle est alors la nouvelle orientation prise par le gouvernement qui ne cadre pas avec la vision tracée par la BM ? Là est toute la question. 

Une chose est sûre, c’est que la dernière évaluation faite en juin dernier sur l’état d’avancement du projet n’était pas du goût des experts de la BM. Ces derniers, à en croire des sources, ont jugé très insuffisants les progrès enregistrés vers la réalisation de ce projet, en particulier en ce qui concerne les retards dans l’instauration de l’autorité chargée du développement et de la gestion d’Inga 3. La suspension financière décrétée contre ce projet serait, de l’avis général, le fait d’insatisfaction au regard des atermoiements, ou mieux de l’opacité qui caractérise sa gestion.

Pour rappel, en mars 2014, la BM avait approuvé un don de 73,1 millions de dollars, dont plus de la moitié (47,5 millions) était destinée directement à ce projet implanté sur le site des chutes d'Inga. Environ 6% du montant de cette contribution a été déboursé à ce jour, indique-t-on. Cette décision de la BM est un coup dur asséné à ce projet qui a pour ambition de fournir du courant à l'Afrique tout entière.

 Le site Inga III, s’il devait à être réalisé, devrait avoir une capacité de production de 40.000 MW, soit l'équivalent de plus de 24 réacteurs nucléaires de troisième génération qui seraient exportés jusqu'en Afrique

Alain Diasso

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