Insécurité à Beni : la société civile s’en prend à la Monusco

Mardi 16 Octobre 2018 - 14:11

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Pendant vingt ans, les troupes de la mission onusienne en République démocratique du Congo (RDC) ne parviennent pas à maîtriser la situation sécuritaire dans la région, ont constaté les habitants de la ville qui exigent son départ.

La situation sécuritaire dans le territoire de Beni n’a pas beaucoup évolué. La psychose continue à être entretenue dans le chef de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer, eu égard à la persistance de l'insécurité.

Le calme précaire qui règne actuellement dans cette partie du pays est considéré comme un trompe-œil, parce que dissimulant un côté aléatoire avec sa cohorte d’incertitudes. A tout instant, tout peut basculer dans cette ville où les tueries à la chaîne sont presque devenues le lot quotidien d’une population qui n’a que trop souffert.  

Le 15 octobre, la ville de Beni a commémoré le début du massacre à Ngadi, perpétré un certain 15 octobre 2014, où plusieurs civils furent égorgés à la machette par des présumés rebelles ougandais de l’ADF. L’occasion était belle pour les habitants de procéder à une évaluation de la présence militaire de la Monusco sur ce territoire. Ce que les responsables de cette institution onusienne ont fait, en offrant une tribune à leurs différents partenaires locaux pour des échanges constructifs. Il ressort des discussions que la société civile de Beni n’est plus en odeur de sainteté avec la Monusco, dont elle réclame le départ pour cause d’inefficacité.

Le constat fait par la population est on ne peut plus éloquent. Pendant vingt ans durant, la Monusco ne parvient pas à maîtriser la situation sécuritaire à Beni ville et territoire, ont déploré les habitants par le biais de leur société civile. « Comment expliquer que les rebelles tuent à grande échelle les civils, en présence des éléments Fardc et de la Monusco bien outillés ? », s’est interrogé le président de la société civile, Kizito Bin Hangi.

Quatre ans après, les habitants de Beni ont tenu à exprimer leur ras-le bol face à des interlocuteurs onusiens qui n’ont fait que recueillir les revendications des uns et des autres tout en promettant une solution à court terme.  Les plus modérés ont, quant à eux, plaidé pour le renforcement de la force de la Monusco afin de lutter contre l'insécurité dans la région. C’est notamment le cas du Conseil urbain de la jeunesse de Beni qui exhorte, par ailleurs, la Monusco à veiller au renforcement de son système de renseignement, afin d'aniciper sur les événements en déjouant, en amont, tout plan d’attaque envisagé par l'ennemi.  

Au-delà, la situation est restée inchangée dans la ville après une succession de marches de protestation initiées par les communautés locales. La commune de Ruwenzori, par exemple, est en train d’être vidée de ses habitants qui ont préféré trouver refuge ailleurs, afin de sauver leur peau. Le spectre de l’ADF plane toujours sur la ville. Les écoles restent toujours fermées. La rentrée académique censée avoir lieu, en début de semaine, a été repoussée à une date ultérieure. Les activités économiques continuent de tourner au ralenti. Ainsi va la vie à Beni, en attendant la réaction de la Monusco aux plaintes de la population. « Trop, c’est trop ! », susurre-t-on là-bas !                               

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

La ville de Beni

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