Insécurité à Beni : une ONG alerte sur les règlements des comptes

Mardi 7 Janvier 2020 - 13:21

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L’ONG met en exergue la situation sécuritaire d’une dame traquée, avec ses enfants, par sa belle-famille, en vue de montrer l’ampleur de la situation que vit toute cette population de cette province, avec les massacres à répétition perpétrés par les présumés rebelles ougandais.

 

Depuis le début des massacres et tueries à Beni, dans le Nord-Kivu, à la suite de l’activisme des ADF, la situation sécuritaire ne semble pas toujours être au beau fixe. Selon une mission des femmes leaders revenue de ce coin du pays, des familles entières sont obligées de quitter, chaque soir, leurs villages pour passer les nuits en ville et revenir le matin. Ce qui fait qu’aux heures de leurs passages, on voit des cohortes d’hommes, femmes et enfants qui passent, soit pour aller trouver refuge, les nuits, en ville, soit pour rejoindre, les matins, leurs villages. « Dans quelles conditions passent-elles ces nuits en ville ? Nul ne le sait, parce que ces familles n’ont pas les moyens pour s’offrir des chambres d’hôtel chaque soir », fait remarquer un observateur, qui avait accompagné cette mission.

Une insécurité grandissante

La société civile locale rappelle que ces attaques des présumés ADF ont déjà causé, en deux mois, plus de deux cents morts. Et plusieurs villages de la ville et du territoire de Béni sont constamment attaqués par ces ADF avec une extrême atrocité. Généralement, note la société civile, ces tueurs utilisent des armes blanches, obligeant les populations civiles à abandonner villages, leurs champs, même au moment des récoltes. Cette situation a été jugée préoccupante par le Cardinal Fridolin Ambongo, qui vient de séjourner dans cette province et qui relève de risques réels de balkanisation du pays.

Dans la foulée de cette situation d’insécurité, il est aussi fait état d’acte de représailles contre certaines populations civiles. C’est là où une certaine opinion tente de parler des actes qui opposent des populations de cette partie du pays entre elles.

Parmi les cas évoqués, il y a, par exemple, une alerte lancée par l’ONG African Community for Development in Action (ACDI) basée à Goma, sur la situation d’une dame répondant au nom de Sifa dont la belle-famille voudrait régler des comptes parce qu’elle l’accuse d’avoir livré son mari, feu Moïse Mohindi Fataki, entre les mains de ces présumés ADF. Selon cette ONG, Mohindo Fataki de la communauté Nande avait été tué le 5 septembre 2019 par les ADF. Et sa famille soupçonne son épouse et mère de ses trois enfants, Sifa, de l’avoir livré aux mains des égorgeurs. Pour sa protection, cette dame serait actuellement prise en charge par l’ONG ACDI, qui s’occupe même de la scolarité de ses enfants.

L’ONG, qui note qu’il y a beaucoup de cas similaires à celle de Mme Sifa dans lesquels la vengeance et le règlement des comptes mettent en péril l’unité des familles et des cités, appelle à des mesures sécuritaires pour cette dame et ses enfants mais également, lance un S.O.S au gouvernement en vue de concentrer les efforts sécuritaires sur ces provinces en vue de mettre fin à ces massacres que l’on enregistre chaque jour qui passe. Pour la société civile locale et les populations de cette partie du pays, cette implication du gouvernement congolais rentrerait également dans le cadre de la réalisation des campagnes électorales faites par l’actuel chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, d’installer son état-major dans l’est du pays en vue de mettre fin à l’insécurité qui y sévit.

Lucien Dianzenza

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