Insécurité : l’église Saint-Dominique profanée par des inconnus à Kinshasa

Lundi 20 Février 2017 - 16:16

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Déjà la veille circulaient à Kinshasa des tracts appelant à la destruction des écoles et églises catholiques si l'application de l'accord n'était pas effective d’ici là.

L’église Saint-Dominique située dans la commune de Limete a été vandalisée, le 19 février, par des individus non autrement identifiés. C’est tôt le matin aux alentours de 5 h que ces inciviques ont fait irruption dans l’enceinte de l’église après avoir forcé l’entrée. Ils « ont cassé l'autel, fait tomber le tabernacle et dispersé les espèces consacrées, cassé la statue de la Vierge Marie, cassé même la tête de Jésus » sur le crucifix, s’est plaint le curé de la paroisse, le père Cyrille Kombelo. C’est avec stupéfaction sur fond de désolation que les fidèles ont pu découvrir le spectacle affligeant que leur renvoyait au visage leur lieu de culte à leur arrivée pour la messe dominicale. L’intérieur de l’église où se tiennent les offices religieux a été profané. Tous les objets et autres artifices qui ornent ce cadre spirituel ont été mis sens dessus-dessous au grand désarroi du personnel ecclésiastique commis à la gestion de la paroisse.

C’est sur ces entrefaites que les offices religieux de ce jour ont été célébrés hors de l'église profanée, à ciel ouvert. Désacralisée pour des motifs non encore élucidés, l’église Saint-Dominique (tenue par les missionnaires dominicains) fonctionne tant bien que mal, obligée de faire avec. L’action avait-elle été préméditée ? La question taraude bien des esprits dans la mesure où des tracts appelant à la destruction des « écoles et églises » catholiques si l'application de l'accord n'était pas effectif d'ici le 18 février avaient circulé depuis quelques jours à Kinshasa. Entre-temps, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dont le siège est situé à quelques encablures de Saint-Dominique, dément tout rapprochement avec cet incident. « L’UDPS n‘est associée ni de près ni de loin à ce qui est arrivé », a déclaré son secrétaire général adjoint comme pour répondre à ceux qui imputent aux militants de ce parti la responsabilité de cette situation déplorable.

Rappelons qu’à l'annonce de la mort de Tshisekedi, certains de ses partisans avaient menacé de s'en prendre aux biens de l’Église catholique qui assure la médiation entre pouvoir et l'opposition dans les négociations en vue de sortir de la crise née du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a pris fin le 20 décembre. Le gouvernement, quant à lui,  a condamné cette « destruction méchante des objets sacrés et de la maison de Dieu ».        

 

Alain Diasso

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