Insécurité à l'Est : la Monusco prête à en découdre avec les FDLR et les ADF/Nalu

Mardi 14 Janvier 2014 - 15:30

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S’exprimant le 13 janvier devant le Conseil de sécurité, le représentant spécial de l'ONU en RDC, Martin Kobler, a exhorté les Fardc à faire davantage et à coopérer étroitement avec la Monusco.

La Monusco est loin de fléchir dans son obstination d’en découdre avec les forces négatives qui continuent d’écumer l’est de la RDC. Le représentant spécial de l'ONU en RDC, Martin Kobler, a réaffirmé lundi devant le Conseil de sécurité l’engagement de son institution à en finir définitivement avec le M23 redevenu actif dans le territoire de l’Ituri en province Orientale. En effet, des informations parvenues à la Monusco laissent entendre que cette rébellion armée n’a pas été totalement défaite. Quoique les accords de paix aient été conclus dernièrement à Kampala au terme desquels le M23 a officiellement renoncé à sa rébellion, rien de tel ne s’est réalisé. Cet ex-mouvement armé, à en croire un rapport de la Monusco, a continué à recruter de nouvelles unités comme si de rien n’était. « Nous ne devons tolérer aucune résurgence militaire du M23 », a laissé entendre Martin Kobler faisant état « d’informations crédibles » dont disposerait la Monusco à ce sujet.

Il estime que des progrès accomplis jusqu’ici en termes de pacification du Nord-Kivu ne devraient pas être remis en cause par la renaissance du M23 mis en déroute début novembre 2013 par les Fardc appuyées par la brigade spéciale d’intervention de la Monusco. « J'en appelle au gouvernement congolais pour qu'il mette en application la déclaration de Nairobi et qu'il accélère le processus de désarmement et de démobilisation des ex-combattants du M23 », dixit Martin Kobler. Il a, par ailleurs, invité les gouvernements ougandais et rwandais « à tout faire pour éviter que des éléments du M23 ne trouvent refuge ou ne s'entraînent sur leur territoire ».

Les rebelles du M23 en reconstitution ne sont pas les seuls à se retrouver dans le collimateur de la Monusco. Il y a aussi les rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) réfugiés en RDC depuis le génocide perpétré en 1994 au Rwanda contre les Tutsis. Tout en appelant le gouvernement congolais à coopérer avec elle dans le cadre de nouvelles opérations conjointes qu’elle s’apprête à lancer, la Monusco veut en finir une fois pour toute avec les rebelles hutus rwandais. « La direction des FDLR ne doit avoir d'autre choix que de se rendre », a martelé Martin Kobler devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Les FDLR, une autre priorité

Pour l’ONU, le démantèlement des FDLR constitue encore et toujours une priorité. En cette année 2014 marquant le vingtième anniversaire du génocide rwandais, la Monusco veut frapper un grand coup en mettant hors d’état de nuire les FDLR et les contraindre à regagner leur pays en activant le processus DDRR. Toutefois, Martin Kobler a reconnu le côté laborieux d’une telle entreprise étant entendu que les FDLR constituent des petits groupes disparates dissimulés dans une épaisse forêt vierge. Ce qui rend difficile leur repérage et leur traque.

Outre les M23 et les FDLR, la Monusco a aussi un œil regardant vis-à-vis des rebelles ougandais des ADF/Nalu, un autre groupe armé actif dans l'est de la RDC, pour lequel d’autres actions militaires sont envisagées. Les Fardc ont été exhortées à faire davantage et à coopérer étroitement avec la Monusco. 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Kobler