Insécurité : nouvelle flambée de violence au Kasai-central

Samedi 11 Février 2017 - 16:18

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Près de trois cents miliciens de Kamwuina Nsapu venus des villages environnants ont tenté le 10 février une incursion dans la ville de Tshimbulu (territoire de Dibaya) et se sont butés à une riposte énergique des forces de l’ordre.

La nouvelle province du Kasaï central est toujours en proie aux violences récurrentes perpétrées par des miliciens se réclamant du chef Kamwina Nsapu tué dans une opération de police en août 2016 après avoir contesté l'autorité du pouvoir central. Adolescents pour la plupart, ces jeunes gens dont l’âge varie entre 16 et 18 ans n’arrêtent de créer la torpeur à Tshimbulu, la deuxième ville de la province située en territoire de Dibaya devenue l’épicentre de cette insurrection contre l’État. Périodiquement, ces miliciens qui viennent des villages avoisinants font incursion à Tshimbulu et y sèment terreur et désolation, obligeant les forces de l’ordre à réagir. Armés, comme toujours, de fusils de chasse de fabrication locale, de bâtons aux pouvoirs magiques et de machettes, ils agissent sous l’effet de la drogue convaincus de leur invulnérabilité face à la puissance de feu qui leur est opposé. Moralité : il s’ensuit des pertes en vie humaine avec, à la clé, un décompte macabre surtout dans les rangs des miliciens.

Alors que les derniers affrontements de janvier qui avaient fait plusieurs morts sont encore frais dans les mémoires, les hommes de Kamwina Nsapu sont de nouveau montés au créneau pour semer le trouble à Tshimbulu. Leur récente attaque remonte au vendredi. Respectant leur mode opératoire, ils ont, tôt le matin, investi la ville en s’attaquant aux positions de l’armée pendant que les habitants, cloitrés dans leurs maisons, assistaient impuissants à ces affrontements d’une rare violence. Les Fardc ont fait usage des armes légères pour repousser cette énième attaque. Conséquence : plusieurs morts enregistrés dans les rangs des miliciens. Le bilan encore provisoire et non confirmé par des sources crédibles serait passé progressivement d’une trentaine à une soixantaine des morts. Des témoins sur place indiquent avoir aperçu des éléments de la Croix-Rouge s’activer pour le ramassage des corps pendant que des camions s’attelaient à transportaient les cadavres vers la brousse. Des informations non vérifiées certes mais qui donnent au moins la mesure de l’ampleur des affrontements quand bien même dans les rangs des Fardc, des sources parlent de trois morts. 

 Ces violences seraient l’expression des revendications de la milice Kamwina Nsapu qui, tout en voulant venger la mort de leur leader, tiennent à en découdre avec l’autorité publique de leur province jugée illégitime. Par leurs incursions récurrentes, ils ont fini par installer à Tshimbulu un climat de torpeur mettant régulièrement en mal l’autorité de l’État dans ce coin du pays. Au-delà, indique-t-on, cette insurrection serait aussi le fait de la multiplication des conflits liés aux chefferies coutumières nés d’une volonté de les inféoder au pouvoir politique. 

 

 

Alain Diasso

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