Insertion Sociale : des jeunes filles-mères apprennent la coiffure pour s'intégrer

Mardi 14 Janvier 2014 - 17:10

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans le cadre de la lutte contre l’oisiveté et le chômage, au Centre de formation Papa-Roma, situé à Talangaï, des dizaines de jeunes filles-mères s’initient au métier de la coiffure moderne

Elles sont motivées pour la majorité par l’obtention d’une attestation de fin de stage pouvant leur donner accès à un emploi décent et rémunérateur. D’autres jeunes filles-mères espèrent ouvrir leurs propres ateliers après avoir acquis les connaissances appropriées pendant la formation. « Je suis convaincue qu'à la fin du stage je vais devenir quelqu'un. J'aurai à long terme mon propre atelier, pourquoi pas des élèves à ma charge », confie Nadège Elenga, 19 ans, mère de trois enfants de pères diffèrents et fille d’une famille nombreuse. Cette jeune personne fait partie des trente filles âgées de 18 à 29 ans inscrites à Papa-Roma, centre d'insertion et d'apprentissage en coiffure-esthétique créé par un altruiste congolais, qui a la particularité d'accueillir trente à cinquante apprenantes.

« Le souhait serait qu’on forme les filles-mères à des petits métiers tels que le tricotage, la broderie, la coupe et la couture et à cela il faut ajouter l'alphabétisation, c'est-à-dire le français, l'arithmétique et l'éducation à la vie », espère Nadège Elenga qui veut aussi que les conditions d’apprentissage s’améliorent, notamment « agrandir l'espace d’accueil d'autres candidates », a-t-elle indiqué.

Par ailleurs, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, Bacongo, est basée au foyer Sœur-Clotilde, l’Association brazzavilloise Jeunesse action évolutive (Abjae) dirigée par William Éric Mbanza. Créée en 2005, l'ONG Abjae a déjà formé 1.210 apprenantes en coiffure esthétique, couture mixte, pâtisserie et hôtellerie. Actuellement, près de 480 apprenantes sont en formation.

Il est vrai que le Congo n'a pas eu un développement structurel et professionnel dans le cadre de la formation et de la prise en charge des enfants, des jeunes filles et adolescents. C'est pourquoi un centre de formation et d’apprentissage des petits métiers est considéré comme une école de deuxième chance par les exclus du système d’enseignement primaire et secondaire. La plupart de ces centres à Brazzaville ont pour objectif : l’insertion sociale et professionnelle des adolescents et des jeunes filles exclus du système scolaire sans qualification ni diplôme. Le but est de créer pour ces adolescnts et jeunes filles un cadre permettant et favorisant la qualification pour leur insertion professionnelle, et pour lesquels le modèle classique n’a pas pu apporter des solutions adéquates.

Signalons enfin que le gouvernement, par l’entremise du ministère de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, a pris l’initiative d’équiper ces centres du matériel nécessaire (casques professionnels, casques à vapeur, séchoirs professionnels, tondeuses, etc.).

Fortuné Ibara