Institut français du Congo: nouvel hommage à Georges Balandier

Mercredi 19 Juin 2019 - 19:30

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Après l’hommage à Georges Balandier tenu en mars 2017, l’hommage II s’est attelé, le 19 juin à l’Institut français du Congo, à la restitution des actes de cette rencontre qui fera office d’un ouvrage intitulé « Retour aux "Brazzavilles noires", Hommage à Georges Balandier ».  

Georges Balandier a révolutionné en son temps la lecture ethnologique des situations africaines sous domination coloniale. Le second hommage à son honneur s’inscrit dans une volonté de célébrer de façon pérenne le rayonnement de l’œuvre de ce grand intellectuel, des Brazzavilles noires au tiers monde en passant par la Sorbonne.

Trois ans après sa disparition, le "retour" aux sources congolaises de ses travaux rassemblera les contributions présentées lors du colloque qui lui avait été dédié à Brazzaville en 2017, par des universitaires locaux et leurs collègues venus d'ailleurs. Une manière d'appropriation individuelle et collective de l'empreinte intellectuelle, toujours présente, de cet inoubliable "élève de l'Afrique", comme il aimait le dire.

« Retour aux "Brazzavilles noires", Hommage à Georges Balandier » est un acte important que le Congo pose dans le champ universitaire et l’échange scientifique en reconnaissance à Georges Balandier, devenu célèbre dans le monde et dans le cercle africaniste, grâce à ses deux publications : "Sociologie actuelle de l’Afrique noire" et "Sociologie des Brazzavilles noires"  parues dans les années 1950. A en croire le comité d’organisation de ce colloque présidé par Henri Ossebi, « ces deux ouvrages montrent de façon significative la contribution du terrain africain à l’élaboration d’une approche nouvelle du changement social dans l’Afrique à l’époque coloniale ».

Henri Ossebi, ambassadeur de la République du Congo à l’Unesco; Monique Hirschhorn, professeur émérite en sociologie à Paris V; Régine Tchicaya-Oboa et Gyscard Gandou D’Isseret, écrivain, sociologue et enseignant de philosophie à l'Université Marien-Ngouabi, ont particulièrement relevé lors de leurs interventions que depuis Georges Balandier, il n’est plus possible de parler de l’Afrique de la même manière, qu’après ses publications. Car, ce sociologue, ethnologue, avait montré que les sociétés sous domination coloniale n’étaient pas que des sociétés soumises ou sans histoire.

La contribution de Georges Balandier à prendre en compte

Bien au contraire, des mécanismes insoupçonnés d’expression des identités, de prise de conscience des réalités, de lutte pour la survie mais avec le souci de respecter son identité d’origine, étaient à l’épreuve et c’est d’ailleurs cela, comme l’ont stipulé les conférenciers, qui a conduit à la naissance des partis politiques, mouvements de lutte pour les indépendances jusqu’à la situation actuelle. Cet éclairage des sciences sociales, particulièrement celui de la sociologie et de l’anthropologie, par Georges Balandier, a fécondé toute une réflexion internationale sur la politique, la culture, la religion, etc.

Ainsi, à travers ce colloque, il est souhaité que la relève prenne en compte cette contribution de Balandier, capable de susciter des vocations en sciences sociales en vue d’éclairer les pouvoirs politiques en réponse réelle aux préoccupations actuelles des sociétés.

Rédigé par Henri Ossebi, Régine Tchicaya-Oboa, Raoul Goyendzi, sous la direction de Monique Hirschhorn « Retour aux "Brazzavilles noires", Hommage à Georges Balandier » paraîtra aux éditions  L'Harmattan, d’ici à octobre.

Notons que le second hommage à Georges Balandier, au Congo, avait débuté le 18 juin par le dévoilement de la plaque débaptisant l’avenue Orsy, qui part du rond-point Poto-Poto à la Tour Nabemba, avenue Georges-Balandier. Cet événement s’était tenu en présence de Bertrand Cochery, ambassadeur de France au Congo, Dieudonné Moyongo, ministre de la Culture et des arts, Anatole Collinet Makosso, ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation et de biens d’autres personnalités.

Merveille Atipo (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

Les officiels lors des échanges à l'Institut français du Congo à Brazzaville

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