Institutions financières : plus de trois millions de comptes supplémentaires en six ans

Jeudi 21 Décembre 2017 - 14:22

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La période concernée s’étend de fin 2011 à septembre 2017, au cours de laquelle les statistiques de la Banque centrale du Congo (BCC) renseignent du passage de 545,3 mille à 3,8 millions de comptes réellement actifs ouverts, alors que d’autres sources proches des milieux bancaires parlent d’au moins cinq millions de comptes ouverts jusqu’à aujourd’hui.

Bien des facteurs ont influencé la progression du nombre de comptes actifs ouverts au cours des six dernières années. Mais pour la BCC, le principal facteur reste la dernière campagne qui a eu pour effet direct d’améliorer et de diversifier l’offre des produits d’épargne par les institutions financières, dont les banques, les coopératives d’épargne et de crédit ainsi que les institutions de micro-finance. Sur le terrain, l’on a constaté un regain d’intérêt des institutions financières sur certaines cibles potentielles, dont les enfants, les jeunes et les femmes. Notant, par ailleurs, que la plus grande barrière à l’ouverture d’un compte bancaire est davantage liée à l’absence de revenus réguliers plutôt que l’effritement de la confiance aux banques (étude Target).

Pour influer positivement sur le faible taux d’inclusion financière, les institutions financières ont opté, pour la plupart, en faveur d’un allègement de l’accès à ces produits. En outre, d’autres utilisateurs potentiels des services financiers se recrutent également parmi les entreprises, les écoles, les universités et les églises. Ces catégories répertoriées dans les statistiques de l’autorité monétaire ont ouvert massivement des comptes au sein des institutions financières au cours de cette période. Pas moins de deux cents institutions fonctionnent actuellement sur l’étendue du territoire national, mais le taux d’inclusion financière reste le plus bas d’Afrique subsaharienne. L’on estime, par exemple, que moins de 10 % de la population totale fréquente le système bancaire en RDC.

Mais tout n’est pas au rouge dans les indicateurs-clés du secteur financier. L’on note également quelques avancées intéressantes. Selon la BCC, l’ouverture des trois millions de comptes actifs entre 2011 et 2017 a eu pour effet d’entraîner l’expansion des dépôts collectés auprès du public. Au cours de cette période, le volume d’épargne collectée a doublé, établissant le total des dépôts à 3,6 milliards à fin septembre 2017 contre deux milliards en décembre 2011. Par conséquent, cette progression a boosté considérablement certains services financiers. L’on parle d’un accès élargi du crédit à toutes les couches de la population et différentes catégories d’institutions.

À présent, l’étau des acteurs financiers semble se resserrer autour des PME et PMI qui représentent la catégorie la moins bancarisée du pays. Une approche est également en cours vers les milieux ruraux. Du côté de la BCC, les efforts vont se poursuivre pour optimiser l’utilisation de la finance digitale en raison des nombreuses opportunités à fructifier. Au final, l’idée est d’arriver à doter le pays d’un marché financier bien structuré, avec des produits diversifiés et des incitations intéressantes pour les consommateurs. Cela conduira la BCC à poursuivre les campagnes de sensibilisation sur l’étendue du territoire national. Elle en profite, d’ailleurs, pour plaider en faveur de l’accélération de la validation par le gouvernement central du Programme national d’éducation financière. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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