Intégration de l'Afrique centrale: la RDC joue sa partition

Jeudi 19 Décembre 2019 - 15:45

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Chantre de l’intégration africaine, concept qui a toujours guidé son action diplomatique sur le continent, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait tout intérêt à participer au neuvième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui s’est tenu à Libreville, du 16 au 18 décembre.

 

La redynamisation de l'institution sous-régionale en hibernation depuis plusieurs années a constitué un des enjeux majeurs du sommet avec, en toile de fond, la réforme institutionnelle et structurelle censée booster son action. Les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis autour d’Ali Bongo, hôte du sommet, avaient à cœur de viabiliser leur organisation à l’instar d’autres blocs sous-régionaux africains en lui imprimant une nouvelle ligne directrice. Félix Tshisekedi et ses pairs ne se sont pas fait prier pour apposer leur signature au bas de la Charte révisée de la CEEAC consacrant, de ce fait, la régénérescence de cette organisation soutenue par une nouvelle approche de gouvernance impliquant un nouvel exécutif requinqué.

C’est sans peine qu’ils ont validé, à l’unanimité, les rapports des travaux du comité préparatoire soumis à leur sanction. Au nombre des résolutions phares, l’on retiendra, entre autres, la mise en place d’une commission de la CEEAC en tant qu’organe exécutif en lieu et place du secrétariat général mais aussi la création de la Commission de paix et sécurité de l’Afrique centrale (Copax) censée relever le défi sécuritaire dans la sous-région. Dans la foulée, d’autres propositions dont celles relatives au règlement financier, au cadre organique ainsi qu’au statut du personnel révisé de la communauté ont également été approuvées.  

A travers ces nouvelles réformes, les chefs d’Etat et de gouvernement ont clairement affiché leur volonté de revitaliser la CEEAC après plusieurs échecs à intégrer économiquement les Etats membres et d’en faire un organisme d’intégration sous-régionale puissant au cœur du continent, à l’instar du rôle que joue la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest.

Le bilan de l’organisation que chapeaute Ali Bongo, président en exercice, est simplement mitigé après plus de trois décennies. Le constat est amer. Malgré un espace riche en ressources naturelles, la CEEAC peine toujours à rassembler ses membres autour d’un objectif commun. Le moment est venu de conjurer le mauvais sort en dotant l’organisation des structures capables de contribuer à son émergence et à la matérialisation du projet de marché commun entre les Etats de la zone centrale africaine.

Pour Félix Tshisekedi, l’intégration africaine devra se réaliser progressivement, étape par étape, en commençant par l’intégration nationale. Sous son leadership, la République démocratique du Congo (RDC) s’attelle, d’ores et déjà, à construire des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et lacustres afin d’assurer l’interconnexion de ses provinces, quitte à impacter économiquement sur l’ensemble de la sous-région. Une approche que partagent, du reste, ses pairs africains portés, autant que lui, par l’envie de concrétiser le rêve des panafricanistes de première heure. Les chefs d’État et de gouvernement ont, au bout du compte, décidé de se retrouver au premier trimestre de l'année prochaine pour donner corps à leurs réformes.

 

Alain Diasso

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