Intégration régionale et continentale : défis et opportunités en Afrique et en Europe

Dimanche 30 Mars 2014 - 9:18

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Organisé par la Commission européenne (CE), le dernier colloque sur l’avenir des relations UE-Afrique à Bruxelles (Belgique) a mis en évidence les défis et les opportunités liés à l’intégration régionale et continentale en Afrique et en Europe

L’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) considèrent que les processus d’intégration sont d’intérêt mutuel et représentent un élément essentiel de leurs relations. Les participants ont appelé à un nouveau regard sur les réalités changeantes. Le partenariat UE-UA devrait donc s’adapter aux changements à la fois politiques, économiques et sociaux qui ont lieu dans les deux continents et dans les power constellations internationales.

Quelques appels sans équivoque ont été faits à l’égard de l’UE, lui demandant de revoir ses priorités en matière investissement en Afrique, de commerce et d’agenda de politique étrangère. À l’Afrique, il a été demandé de regarder l’Europe comme son plus proche partenaire commercial plutôt qu’un prestataire de l’aide, mais aussi de commencer à financer elle-même une partie de ses processus d’intégration régionale.

Les participants ont aussi constaté un faible commerce intra-africain et ont invité à son renforcement ; l’UE se dit prête à offrir son savoir-faire et ses capacités. Ils ont indiqué que la volonté politique de renforcer les institutions régionales, la mobilisation des investissements pour le développement des infrastructures nationales et régionales et le renforcement des capacités étaient indispensables pour assurer le succès. Certains participants ont appelé à « briser la glace » pour finaliser les APE qui ont besoin d’une solution politique afin de faire avancer les négociations.

Les leçons que l’Afrique peut apprendre de l’Europe

Les participants ont indiqué que l’intégration africaine nécessitait une appropriation effective. Pour cela, il est important d’examiner l’expérience de l’UE et son utilité pour l’Afrique, surtout pour l’aider à transformer la croissance économique en bien-être. Outre l’intégration régionale, la correction des déséquilibres régionaux est nécessaire, par le biais de politiques sous-régionales spécifiques et d’outils favorisant la convergence des régions moins développées. Des outils qui apparemment ne sont pas encore connus dans les milieux de la coopération au développement, mais très importants pour lutter contre les inégalités, promouvoir le développement économique local, la création d’emplois et l’innovation.

Par contre, les participants ont oublié que l’UE pouvait aussi avoir des choses à apprendre de l’Afrique, notamment la prise en charge des personnes âgées, l’islam apaisé depuis des siècles en Afrique subsaharienne bien qu’elle traverse une zone de turbulence, et l’intégration des migrants dans les pays d’accueil. Ils pensent qu’il faut mettre l’accent sur la région plutôt que l’intégration continentale et reconnaissent la nécessité des institutions panafricaines, notamment dans le développement des statistiques et des normes, capitales pour le commerce ; renforcer la coopération Afrique-UA dans le cadre réglementaire en améliorant le renforcement des capacités dans le domaine de cadres réglementaires, de règles et de normes, de contrôle de qualité et mesures SPS pour s’assurer que les exportations africaines peuvent accéder aux marchés mondiaux.

Les intervenants ont aussi appelé à passer de « l’aide pour le commerce à l’investissement pour le commerce » en mettant l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités de l’offre – compétences, innovation, accès au financement, entrepreneuriat, développement territorial.

Noël Ndong