Interview. Éric Nice : « Claudia est le titre référence de ma rumba-zouk »

Lundi 17 Juillet 2017 - 16:36

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Ce titre est le tube du chanteur de rumba-zouk connu au-delà de la RDC. Dans la musique depuis qu’il était bien jeune, voilà 15 ans aujourd’hui depuis qu’il s’y est mis, il avait coutume d'écrire et de composer pour d'autres artistes avant de se lancer dans la carrière musicale dont il a donné une belle esquisse lors de sa prestation à la clôture du Festival international de la rumba et de l’élégance (Fire) le 1er juillet. En passe de sortir son premier album, il projette de livrer plusieurs concerts improvisés à Kinshasa, quitte à mieux vulgariser sa rumba-zouk et son répertoire.

 

 

 

Eric NiceLe Courrier de Kinshasa : Comment pourrait-on présenter Éric Nice à nos lecteurs ?

Éric Nice  : Éric Nice est un artiste africain. Un artiste avec un grand A qui évolue dans le monde de l’art en tant que chanteur, compositeur, auteur et des fois dans la direction musicale. Je fais aussi un peu de management des artistes et des projets.

LCK : Ce que vous ne dîtes pas c’est que vous abordez un style musical assez particulier dont vous seriez le promoteur. Pourriez-vous nous fixer là-dessus et en parler  ?

EN  : Nous essayons de mettre en place la rumba-zouk. Ce style est un mélange comme le dit son nom, de rumba et de zouk. J’aimerai bien dire que j’en suis le promoteur mais ce n’est pas le cas parce que je crois que des gens s’y sont essayés avant moi. Mais nous avons opté pour ce style après le constat que le tempo et la thématique du zouk allaient de pair avec celui de la rumba. Aussi avons nous-tenté l’exercice de les mettre ensemble et nous avons remarqué que ça collait bien de sorte qu’Éric Nice est aujourd’hui un chanteur de rumba-zouk avec son groupe Credo.

LCK : Avez-vous déjà un petit répertoire, des titres sortis ?

EN : Oui, bien sûr ! Nous avons lancé le premier mini-album avec Que diras-tu ?, Elle a tout dit et Que dirais-je ? Il a très bien fonctionné. Puis, nous avons sorti Claudia qui a eu un succès en Afrique centrale. Dans un mois, nous allons lancer le premier album, D’hier à aujourd’hui avec 9 titres. Cet opus sera 100% rumba-zouk. Le précédent était plutôt très zouk, mais à présent, nous avons trouvé l’ingrédient qu’il fallait pour faire ressortir comme il se doit ce nouveau style.

LCK : Pourriez-vous nous dire un peu plus sur Claudia, ce titre qui a eu du succès en Afrique centrale ?

EN  : Claudia est un hommage rendu à Claudia Sassou de Brazzaville. Elle renferme une métaphore superbe au niveau du texte où il est question d’un homme qui parle à une amie chère. Il lui dit, tu es de cette rive et moi de l’autre ; tu as une autre vie, moi j’en ai une autre. Il est pratiquement impossible que nous nous retrouvions ensemble mais c’est possible que je vole, je flotte vers toi. C’est possible que j’imite le vent pour te rejoindre. C’est ce qu’il y a  à dire au niveau de la thématique, je trouve que c’est assez fort. Et au niveau de la rythmique, nous avons utilisé des guitares à la Luambo et Madilu, ce qui nous ramène à la touche rumba. Et donc dès que nous avons lancé Claudia, à Brazzaville, Kinshasa, Libreville et au Cameroun, la chanson a très bien tourné. Au bout du compte, je dirais que Claudia est le titre référence de ma rumba-zouk. L’on n’y retrouve tous les codes du zouk et de la musique rumba que ce soit au niveau du rythme ou celui des paroles, ce que l’on y raconte.

LCK : Vous arrive-t-il de vous produire sur des scènes kinoises ?

EN : Oui, je joue beaucoup. Déjà qu’avec mon orchestre, le Credo Music, nous nous produisons chaque week-end au Wido Bar, à Gombe, ici à Kinshasa. Mais ce n’est pas tout. Nous avons beaucoup bougé. Nous avons participé à plusieurs évènements et festivals à l’instar de Fire, le Festival international de la rumba et de l’élégance, le 1er juillet dernier à la Place du 30 juin. C’est vrai que nous revenons sur scène après une année consacrée à la préparation de l’album maintenant qu’il est fini et au point, nous prévoyons de beaucoup tourner. Nous avions pris ce temps de préparation parce qu’il nous importait beaucoup que les codes techniques de la rumba soient repris dans notre musique, notamment les sections instruments à vent et guitare. Nous tenions à ce que l’on sente qu’il y a du lourd sur la scène, il fallait donc bien préparer tous ces aspects musicaux. Très bientôt, nous pensons à jouer plus d’une fois la semaine à travers un concept que nous allons lancer. Je ne sais pas si l’on devrait appeler cela débarquement ou quelque chose du genre. Car nous avons à l’idée de débarquer à l’improviste à un endroit où nous trouvons des gens regroupés et nous allons sans prévenir nous mettre à jouer de la musique. Nous comptons surprendre les gens dans les quartiers sans nous annoncer la question de redonner un peu de joie aux Kinois qui semblent vraiment en avoir besoin en ce moment.Eric Nice sur la scène de Fire

LCK : Depuis quand au juste avez-vous lancé la rumba-zouk et quel a été le premier titre composé sur ce style ?

EN : Cela va faire quatre ans que nous avons lancé le premier titre où nous avons senti que la teneur rumba-zouk était au point. Cela remonte à 2013 avec Claudia.

LCK : Hormis votre voix, jouez-vous d’un instrument  ?

EN : Oui ! Dieu m’a fait grâce de sorte que j’expérimente un drôle de phénomène dans ma vie : « À chaque fois que je touche à un instrument, je parviens à y jouer le quart d’heure qui suit ». Ainsi donc, je fais de la guitare, de la batterie, de la percussion, je joue du piano et de la flûte. Et maintenant, j’attends de prendre un saxophone en main pour voir si je parviendrais à y jouer. Dieu m’a fait grâce parce que j’ai ce talent assez particulier. L’on ne m’apprend pas à jouer d’un instrument. Il suffit que je le manie pendant deux heures pour qu’après je sois en mesure de le jouer convenablement.

Propos recueillis par

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Éric Nice Photo 2 : Éric Nice sur la scène de Fire

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