Interview : Jean Médard Kossa : « le football des jeunes c’est la base de l’équipe nationale »

Mercredi 17 Décembre 2014 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Lors de la réunion inaugurale du nouveau comité exécutif de la Fédération congolaise de football (Fécofoot), l’ancien président de la commission des arbitres s’est vu confier les rênes du football des jeunes. Dans cette interview, il  dresse son bilan à la tête de la commission des arbitres avant d’énumérer quelques pistes de solution pour redynamiser le football à la base. Entretien !

Les Dépêches de Brazzaville : Vous avez été président de la Commission des arbitres avant votre élévation à la Commission du football des jeunes. Qu’est-ce que le Congo a-t-il tiré comme bénéfice durant vos premières fonctions?

Jean Médard Kossa Les commissions émanent du pourvoir discrétionnaire du président de loa FECOFOOT. En effet, le président Mbono est mieux placé pour répondre à cette question. Mais en ce qui concerne les arbitres nous avons maintenant un quatro. Il faut s’en féliciter. Parce que jusque là, le Congo n’avait que trois dames malgré le fait que  championnat féminin ne se joue plus. Nous avons essayé de travailler et le Congo a maintenant un quattro. Ce qui signifie que la FIFA ou la CAF peut désigner quatre arbitres congolaises.

L.D.B.: Quelles sont ces quatre  dames?

J.M.K. En dehors de Ngakosso qui était déjà là  de Moueni, il y a Yengo qui est revenue et Gradie Matsanga, quatrième arbitre qui remplace Pelagie Ngono, qui était malade après son accouchement.

L.D.B.: Comment avez-vous apprécié votre nouvelle nomination à la Commission du football des jeunes?

J.M.K.:Aimé Césaire disait « s’unir c’est bâtir ensemble ». Le président pense que j’ai fait mon temps au niveau de la commission des arbitres. Les résultats sont là. Dans un pays où le championnat dames ne se joue pas, réussir à ramener un quattro au niveau de la FIFA  relève d’un exploit. Nous avons aussi redonné confiance à  Moutsati qui n'arbitrait  plus les matches programmés par la fédération. Le contrat qui lie les arbitres et  la fédération étant  de faire les matches. C’était en quelque sorte une sanction en interne. Aujourd’hui, l’arbitre Moutsati est revenu. Il est parmi les meilleurs assistants que nous avons, mais le président pense que je peux apporter plus. Pour lui, ma présence est très intéressante au niveau du football des jeunes, pour essayer d’apporter ma petite connaissance dans ce domaine. C’est la base de l’équipe nationale.

L.D.B.: Vous héritéz en effet  d'une lourde tâche, alors que compter vous faire pour redynamiser le football des jeunes ?

J.M.K.: La priorité c’est relancer cette jeunesse qui constitue la base du football. Parce que si vous n’avez pas une jeunesse bien préparée, c’est difficile de trouver des grands talents, c’est aussi difficile de parler d’une équipe A. Aujourd’hui si nous sommes qualifiés à la CAN, regarder la limite d’âge de ces petits, vous allez vous rendre compte que ce sont des jeunes. Nous avons de multiples problèmes. D’abord les équipes au Congo sont démunies. Exigé par exemple les juniors dans chaque équipe, l'équation sera difficile à résoudre. A l’époque, il y avait l’équipe A, l’équipe espoir et l’équipe junior. Et, il y avait une catégorisation qui était respectée dans chaque club. Pour monter en équipe A il fallait passer par l’équipe C puis B. Aujourd’hui quand vous regardez nos équipes vous voyez comment elles sont gérées. C’est des questions difficiles que nous allons discuter avec les autres membres de la commission. Qu’est ce qu’il faut faire ? Est-ce que nous serons obligés de travailler avec le ministère pour lui proposer l’organisation des compétitions de football par secteur pendant l’ONSSU pour déceler les talents qui vont intégrer le Centre national de formation de football (CNFF).

L.D.B.: En tant que membre du comité exécutif de la Fécofoot, quelle lecture faites vous de la prestation des Diables rouges à la 9e édition de la coupe de la CEMAC ?

J.M.K. : Il faut d’abord féliciter les enfants. Vous savez bien que cela fait plusieurs mois que le championnat  ne se joue pas. Vous savez comme moi pour gagner un match, il y a plusieurs facteurs. Des facteurs physique, technique, cognitif. Les entraîneurs peuvent compléter. Pour les petits qui arrivent  jusqu'en finale, sans compétition dans les jambes, il faut les féliciter.

L.D.B.: Les mêmes causes pourraient-elles produire les mêmes effets pendant les CAN ?

J.M.K.: Par rapport à la Coupe d’Afrique qui pointe à l'horizon, il  faut qu’on se mette au travail. Les clubs doivent comprendre que le championnat doit reprendre parce que nous ne pouvons pas aller à la CAN sans compétition dans les jambes. Nous avons des joueurs locaux qui peuvent défendre les couleurs nationales. Il faut que les dirigeants des équipes puissent donner la chance à ces joueurs locaux. Si aujourd’hui, il n’y a pas de championnat, il est très difficile de déceler des meilleurs talents.  Les quatre équipes qui vont jouer les compétitions interclubs sont aussi en danger. S’il n’y a pas de championnat et qu’elles ne se préparent pas, ne soyez pas surpris si on les débarque dès le premier tour. Les petits se doivent de jouer pour mieux défendre les couleurs du pays.

 

 

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo: Jean Médar Kossa crédit photo Adiac