Interview. Joseph Biangou Ndinga : « Nous devons aménager un bon centre pour la pratique des sports en salle et de combat »

Mercredi 20 Décembre 2017 - 17:36

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le directeur départemental des Sports et de l’éducation physique de Pointe-Noire a évoqué, au cours de l'interview accordée à notre rédaction, les problèmes majeurs qui minent le sport dans la ville océane. Son département compte vingt-quatre ligues dont une quinzaine vient de restructurer les instances dirigeantes.

 Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Monsieur le directeur départemental des Sports, vous gérez un grand département considéré comme le creuset du sport au Congo,  avez-vous des ligues à problème ?

Joseph Biangou Ndinga (J.B.N.) : Au niveau de Pointe-Noire, nous avons vingt-quatre ligues dont deux à problème, notamment les ligues de cyclisme et de taekwondo. Au cyclisme, il s’agit d’un problème d’humeur entre certains cyclistes et le président régulièrement élu. Malheureusement, le président de la fédération s’est laissé embrigader par cette situation. La conséquence qui en résulte est que la fédération ne sait plus comment faire pour se débarasser du président de la Ligue. Les deux structures ne s’accordent plus. Cependant, au taekwondo, comme la fédération n’est pas mise en place, les répercutions sont arrivées au niveau de la base. A Pointe-Noire, il y a actuellement deux camps, la Ligue mise en place par l’ancienne fédération et un camp qui est allé mettre en place ses instances sans la présence de la direction départementale. Nous sommes en train de gérer ces différends.

L.D.B.: Quel est le bilan des ligues pour la saison 2016-2017 ?  

J.B.N. : D’une façon générale, la participation des ligues de Pointe-Noire aux différents championnats nationaux a été effective au cours de la saison dernière, mais faire un bilan exhaustif c’est difficile, parce que nous n'avons encore reçu des responsables des ligues les rapports d’activités. Avant, certaines ligues participaient aux différents championnats nationaux ou internationaux sans même informer la direction départementale. Nous avons fait un effort et quelques unes d'entre elles commencent à s’adapter. Toutefois, la majorité, au retour d’une compétition nationale, après un gala ou un championnat départemental, ne dépose pas de rapport. J’ai rappelé les présidents des ligues de nous déposer des rapports à la fin de chaque activité qu'ils organisent. Nous devons avoir une collaboration franche entre nous.

L.D.B.: La direction départementale a-t-elle une politique de suivi des équipes qui se qualifient en compétitions africaines des clubs ?

J.B.D. : Nous avons notre politique qui se limite à notre niveau. Par exemple, nous avons la Mancha qui va participer cette saison à la coupe de la CAF, nous nous sommes organisés pour  mettre à sa disposition des installations sportives pour qu’elle se prépare normalement. Nous avons eu également certains karatékas et boxeurs l’année dernière et mis à leur disposition des rings pour mieux se préparer.

L.D.B. : Vous avez lancé récemment la saison sportive 2017-2018, quel a été votre message à l’endroit des clubs ?

J.B.D.: Nous avons réitéré le message du ministre des Sports et de l'éducation physique. Nous avons l’habitude de cité le Baron Pierre de Coubertin mais le ministre a dit que participer ne suffit pas, il faut aussi gagner. J’ai insisté en disant que nous devons avoir une collaboration franche et cela ne peut se faire qu’à travers les rapports et les correspondances associatives.

L.D.B.: Parlez nous des principaux problèmes des ligues sportives de Pointe-Noire ?

J.B.D.: Nous avons un grand problème des installations sportives. En dehors du football où nous avons le complexe sportif et le stade Franco- Anselmi, les autres disciplines n’ont pas un espace approprié pour s’exprimer, notamment le handball, l’athlétisme et tous les sports en salle dont les sports de combat. À Pointe-Noire, c’est un peu aberrant parce qu’il n’y a pas une salle couverte, on n’a pas de gymnase qui peut permettre aux équipes qui se qualifient en compétitions internationales de se préparer normalement. Par ailleurs, les ligues sont confrontées à l’absence d’assistance financière des fédérations.

L.D.B. : Quelle assurance vous leur donnez ?

J.B.D. : A notre niveau, nous leur rappelons d’abord qu’ils doivent se prendre en charge entant qu’associations, et puis voir dans quelle mesure l’Etat peut leur venir en aide. Elles savent aussi que la direction départementale comme telle n’a pas une politique directe de finances envers elles. Toutefois, nous demandons aux personnes de bonne foi de leur venir en aide. À la boxe, par exemple, la société Total vient de créer une salle d’entraînement du club Ippercut qui peut servir aux autres boxeurs, au CPGOS également. Nous pouvons aussi accompagner les clubs en appuyant leur demande au conseil départemental.

L.D.B.: A quel niveau se trouve le dossier de la construction d’un gymnase à Pointe-Noire?

J.B.D. : C’est un projet du gouvernement et je suis certain que le nouveau ministre des Sports va retrouver ce dossier pour le relancer, le projet n’est pas écarté.

L.D.B. : Avez-vous une dernière préoccupation ?

J.B.D.: Ma seule grande préoccupation est qu’il y ait une franche collaboration entre les ligues et la direction départementale des Sports. C’est leur seul partenaire direct sur le plan administratif dans le département. S’il y a des inquiétudes, les ligues doivent d’abord s’adresser à la direction départementale avant d’aller ailleurs. C’est pourquoi, je sollicite que les ligues nous fassent parvenir régulièrement des rapports de leurs activités. En fin, je demande à tout le monde de se battre pour qu’ensemble, nous trouvons un lieu pour aménager un bon centre pour la pratique des sports en salle et de combat.

Propos recueillis par Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Joseph Biangou Ndinga (Adiac)

Notification: 

Non