Interview. Michel Diafouka : « Quand on a l’honneur d’être un entrepreneur congolais à l’étranger, on investit dans son pays »

Mardi 29 Janvier 2019 - 15:30

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Installé en France depuis des décennies, le patron de Scop’Services, une société spécialisée dans l’affrètement ainsi que les transports aérien et maritime, confie aux Dépêches de Brazzaville sa feuille de route à réaliser pour la diaspora dans le pays d'accueil et au Congo.

Michel DiafoukaLes Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Vous exercez dans le domaine de l’affrètement et l’organisation des transports aérien et maritime depuis plusieurs années. Comment expliquez-vous que peu de Congolais vous connaissent ?

Michel Diafouka (M.D.) : Deux raisons à cela. D’abord, de nature discrète, je n’ai jamais été tenté par le battage médiatique. Ensuite, je travaille davantage avec les sociétés qu’avec les particuliers. Mais depuis quelque temps, je fais des « groupages », surtout à destination du Congo. D’autant que j’ai ouvert récemment une agence à Brazzaville, au 2 bis de la rue Léfini, vers le rond-point de Moungali, où les clients peuvent réceptionner ou faire partir leurs colis. Ce qui me faisait défaut par le passé.

L.D.B.: C’est très important pour vous d’avoir une base au Congo?

M.D. : Évidemment ! Sans une structure locale sur laquelle s’appuyer, il est difficile de pouvoir réaliser des affaires au pays. Pour m’investir davantage dans le pays qui m’a vu naître, j’avais besoin d’une assise, d’une adresse. Quand on a la chance ou l’honneur d’être entrepreneur, en France par exemple, on se doit d’investir aussi au Congo : c’est une nécessité, un devoir ! J’ai une société en France qui ne marche pas mal : je dois, en conséquence, être l’un des premiers à aider les miens. Cette aide consiste à la création d’emplois. Si tout entrepreneur congolais de l’étranger - et Dieu sait combien ils sont nombreux -, n’ouvre, ne serait-ce qu’une succursale de son entreprise au pays, il aura contribué à aider les siens.

L.D.B. : Quid des tracasseries administratives et autres obstacles pour obtenir le droit d’exercer ?

M.D. : C’est vrai que des haies épineuses s’élèvent souvent devant les Congolais qui souhaitent monter des structures. Les diasporas ouest-africaines, avec lesquelles je travaille, rencontrent des problèmes quasiment similaires. Mais elles relèvent le défi et tentent malgré tout. Je suis admiratif devant le volume des produits à destination de leurs pays. Elles considèrent qu’une diaspora, indépendamment d’être politique, c’est son droit, doit être aussi économique, sociale ; une sorte de vecteur de construction, en somme.

L.D.B. : Est-ce pour cette raison que votre société casse les prix, quand il s’agit d’affréter des dons, par exemple ?

M.D. : Je casse, en effet, les prix quand des particuliers ou associations viennent me voir pour les dons qu’ils destinent à des personnes sinistrées, par exemple. Si les colis sont moins volumineux - certains clients m’apportent des sacs de deux kilos et je ne peux me permettre de les refuser -, je procède par « groupage » et j’envoie par Air France.

L.D.B. : Vous faites aussi de l’import. Cela se passe de quelle manière ?

M.D. : Effectivement, je reçois des colis venant d’Afrique. Comme je traite directement avec les douanes, cela me facilite la tâche, même pour les produits comestibles destinés au petit commerce.

Infos pratiques :

Scop’Services

13-17, rue du Chemin de fer

93500 Pantin

Tel : 00 336 44 98 06 75

Adresse Congo

2 bis, rue Léfini

Moungali.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Michel Diafouka Crédit photo : Serge Bedel

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