Interview. Olivier Tshimanga : « La Tshimangologie va faire le tour du monde pour de bonnes causes »

Mardi 15 Avril 2014 - 15:30

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Le coup d’essai s’est révélé un coup de maître. Après avoir rempli la Halle de la Gombe à l’occasion de son premier spectacle le 5 avril et vu l’engouement suscité par la pièce Tshimangologie guitare, le guitariste entend récidiver le temps de peaufiner son œuvre qu’il a déjà l’ambition de faire connaître sur de grandes scènes du globe.

Olivier Tshimanga sur la scène de la Halle de la Gombe, à l’IF (Photo Kokolo)Les Dépêches de Brazzaville : Comment avez-vous vécu votre premier show à l’Institut français ?

Olivier Tshimanga  : J’étais surpris d’avoir déplacé autant de monde. Je ne m’y attendais pas. J’ai vu à quel point je suis aimé, apprécié. J’ai vu à quel point la Tshimangologie a fait son travail, mieux encore comment Dieu a fait son travail, parce que lui seul peut agir de la sorte car je n’ai que lui. C’est un vrai témoignage. C’est la preuve que l’on peut même sortir de nulle part et tout réussir lorsque Dieu marche avec nous. Ce n’était que la première mais je crois que la Tshimangologie va remplir des stades, des grandes salles mythiques dont on entend parler toujours pour la bonne cause. La Tshimangologie va faire le tour du monde encore et toujours pour de bonnes causes. J’ai été très touché lors de la montée sur scène de madame Vuvu et des enfants. Je suis quelqu’un de très sensible. J’ai tout de suite pensé, imaginé la galère d’un enfant quand il est en manque pour l’avoir aussi vécu. Et ces images-là me sont revenues dans une sorte de rétrospective. Je n’ai pas pu les supporter. Mais par-dessus tout, j’ai beaucoup aimé le public qui était composé de toutes sortes de personnes.

LDB : La pièce Tshimangologie guitare devait être exécutée par soixante guitaristes, le compte n’y était pas, peut-on savoir pourquoi  ?

OT  : C’est juste que je propose une nouvelle idéologie et ce n’est pas tout le monde qui y adhère facilement. La plupart des guitaristes congolais ont une culture déjà formatée et s’en tiennent à ce qu’ils connaissent : « Nous jouons comme ceci et pas autrement… » Et donc, lorsqu’on leur emmène autre chose, il faut de la volonté, une dose d’amour pour le faire. Car il faut donner beaucoup de son temps pour y parvenir. Les jeunes guitaristes que vous aviez vus sur la scène ont travaillé pendant un mois et demi. Il y en avait qui venaient à la répétition à pied, c’est dire combien leur volonté était grande ! Mais je crois qu’après moi, il y en aura un autre qui viendra car là je viens de semer quelque chose et la récolte sera bonne pour celui qui sera attentif. Il en récoltera certainement les fruits car il y a encore du chemin, un très long chemin à faire avec ce projet, ceci n’était qu’un début.

LDB : L’interprétation de la pièce Tshimangologie guitare était le moment le plus attendu de la soirée du 5 avril mais elle n’a duré que cinq minutes…

OT  : Oui. Là, ce n’était qu’un début. J’ai dix pièces de guitare en tout. Ce n’était qu’un avant-goût, une manière de dire : voilà un peu ce que je peux faire. D’ailleurs l’idéal serait de réunir six-cents guitaristes plus tard, les aligner sur une scène. C’est cela la vision de la Tshimangologie.

LDB : En version longue, quelle est la durée de la pièce Tshimangologie guitare  ?

OT  : Une heure de guitare. Pour cela, je dois retourner bosser encore et encore. Cette première, c’était juste pour manifester le travail qui peut se faire, donne une idée aux gens et leur dire que la suite sera quelque chose de plus grandiose.

LDB : Vous disiez avoir d’autres projets culturels en vue hormis la pièce Tshimangologie guitare, qu’en est-il  ?

OT  : Je pense construire un orphelinat comme je l’avais dit précédemment. Mais aussi un centre culturel avec une salle d’une capacité d’accueil de 3 000 places, un studio d’enregistrement et de répétition ainsi que de pressage de disque. Je pense également à une école de formation de guitaristes de style Tshimangologie. En tout cas, j’ai plein de projets et je pense poser, dans peu de temps, une première pierre pour l’orphelinat et le centre culturel. Pour cela, je serai désormais très fréquent à Kinshasa.

Propos recueillis par Nioni Masela

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Olivier Tshimanga sur la scène de la Halle de la Gombe, à l’IF (Photo Kokolo)