Interview. Rachel Mihigo: « La beauté n’a pas de handicap »

Samedi 2 Juin 2018 - 13:18

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L'ancienne miss de la République démocratique du Congo a organisé, en mai dernier, « Toza fière », un défilé de mode dédié aux personnes vivant avec handicap, afin de les sensibiliser à leur autonomie. Découvrons les coulisses de ce défilé, à travers cet entretien.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Comment Rachel Mihigo se décrit-elle ?

Rachel Mihigo  (R.M.): Difficile de parler de soi ! Je suis Rachel Mihigo, présidente d’une organisation à but non lucratif qui porte mon nom. Côté professionnel, je suis coach, je m’occupe particulièrement des personnes vivant avec handicap. Je me décris comme une femme battante et déterminée.

L.D.B. :Pouvez-vous nous parler du défilé que vous avez organisé au profit des personnes vivant avec handicap ?

R.M. :« Toza fière » est une conception de la fondation continentale avec laquelle je travaille, cette campagne vise à sensibiliser les personnes vivant avec handicap à l’autonomie.

L.D.B. :Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans la réalisation de ce projet ?

R.M .: La première était de les convaincre qu’elles pouvaient arriver, dans leur état physique actuel, à participer à ce défilé. Il s'agissait de faire un travail psychologique et mental, car il fallait d’abord les décomplexer, supprimer ce côté invalide de leur tête, leur faire comprendre qu’elles étaient autant valides que vous et moi qui avons deux jambes, deux bras…Voilà pourquoi la phrase « la beauté n’a pas de handicap » a tout son sens dans l'univers de la mode.

L.D.B. : Quelles astuces avez-vous utilisées pour les mettre en confiance ?

R.M. : Je leur ai fait comprendre qu’elles avaient plus à montrer et à valoriser que moi car, je n’avais rien de spécial, moi qui suis considérée comme un humain normal. Par contre, elles avaient beaucoup à démontrer à la société, en prouvant q'elles pouvaient se surpasser malgré leur condition. Vous savez, quand on a un bras, c’est encore gérable, mais quand on a à peine deux jambes et que l'on n’arrive pas à tenir debout, c’est plus compliqué; pire, quand c’est un aveugle à qui l'on apprend à marcher sans trébucher alors qu'il ne peut pas vous voir. La confiance était donc notre base. J’ai ainsi pu faire naître la première génération des top modèles congolais vivant avec handicap, ma réussite est là.

L.D.B. :Pouvez-vous nous faire un briefing de l’agenda et des actions de votre fondation ?

R.M. : Oui, la fondation participera à deux conférences au courant de cette année. Elle est invitée aux États-Unis où nous comptons relancer la campagne "Debout congolais" qui a débuté en 2016 et que j’avais arrêtée pour plusieurs raisons personnelles. Je travaille en collaboration avec différents orphelinats, je fais des dons et organise des repas de cœur avec les sans-abri. La fondation Rachel-Mihigo existe depuis trois ans, son siège est à Goma, dans le Nord Kivu, en République démocratique du Congo.

Plusieurs de nos activités se déroulent dans la capitale du pays, Kinshasa. Cette fondation a été créée pour aider les démunis. Lorsqu’on est jeune, c’est le moment idéal pour faire quelque chose au profit des autres et pour soi-même. On a de l’énergie et la motivation qu’il faut pour contribuer au bien-être universel.

 

Propos recueillis par Karim Yunduka

Légendes et crédits photo : 

Image illustrative

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