Interview: Tony Bolamba : « Le pays continue d’avancer et nous observons ceux qui le dirigent avec vigilance »

Samedi 7 Décembre 2013 - 18:30

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Leader associatif et libre penseur, Tony Bolamba commente l’actualité politique dans son pays et dans le monde avec un accent appuyé sur la débâcle du M23 en récusant tout accord avec ce qu’ils qualifient de « terroristes bandits ».      

Les Dépêches de Brazzaville : L’humanité pleure Nelson Mandela qui vient de tirer sa révérence. Que vous inspire le personnage ?

Tony Bolamba : Aujourd’hui, le monde parle de lui, et certains s’approprient son combat oubliant l’engagement que l’Afrique et ses leaders avaient pris pour combattre le régime d’apartheid.  Je rends ici hommage au président Denis Sassou N'Guesso, alors jeune président de l’OUA en 1986 pour avoir consacré son mandat dans la lutte contre l’apartheid et sa libération.

L.D.B : Près de quatre-cents prisonniers condamnés dans des affaires civiles ont été libérés récemment. N’est-ce pas une avancée dans le sens de la cohésion nationale ? 

T.B : Je suis particulièrement très heureux de la libération de notre compatriote Pierre Chalupa. De retour à Kinshasa, je lui rendrai visite ! Cela me prouve que nous n’avons pas été aux concertations pour rien !

L.D.B : Avec un peu de recul, pensez-vous que les concertations nationales aient réalisé l’objectif de cohésion nationale pour lesquelles elles étaient convoquées ? 

T.B : J’estime que nous avons fait un pas en nous mettant autour d’une table pour parler de la République. Maintenant, attendons voir comment nous allons avancer !

 L.D.B : La coalition pour le vrai dialogue de Vital Kamhere et les Forces Acquises au changement de Martin Fayulu se sont coalisés pour obtenir la tenue du dialogue national conformément à la résolution de l’accord cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013. Souscrivez-vous à cette démarche ?

T.B : Souvent ceux qui n’ont rien à proposer sont toujours dans les excès ! C’est pour faire diversion. Nous nous sommes concertés pour le bien de la République, ceux qui n’étaient pas présents n’ont qu’à s’en prendre à eux- mêmes. Le pays continue d’avancer et nous observons ceux qui le dirigent avec vigilance !

L.D.B : Qu’attendez-vous de la prochaine équipe gouvernementale en gestation et quel peut être, selon vous, le profil du nouveau Premier ministre ? 

T.B : Notre peuple vit dans le dénuement total et attend beaucoup de ce gouvernement. Quant au profil du nouveau Premier ministre, j’espère qu’il ou qu’elle sera une personnalité de bonne moralité et d’expérience !

L.D.B : Que vous inspire la victoire militaire des Fardc sur le M23 et que reste-t-il à faire maintenant ?

T.B : Il y a quelques mois, lors d’un entretien, je vous avais dit qu’avec la volonté, on pouvait mettre les terroristes bandits du M23 hors d’état de nuire. C’est fait. Nous devons maintenant multiplier la sensibilisation au niveau international afin que ceux qui arment les groupes des flibustiers qui sèment la désolation à l’Est ne recommencent plus leur besogne sordide. De notre côté, le MOCO reste vigilant et continue de sensibiliser la communauté internationale. Au gouvernement aussi de faire sa part !

L.D.B : Le gouvernement refuse toujours de signer un accord avec le M23 et préfère parler d’une simple déclaration pour sanctionner la fin des pourparlers de Kampala. Soutenez-vous cette prise de position?

T.B : Absolument ! Quel accord le gouvernement de la RDC doit signer avec ces bandits ? Le seul accord acceptable pour moi est que le gouvernement demande aux dirigeants de cette nébuleuse de se faire prisonniers à Ndolo ou à Makala…

L.D.B : Après la guerre, il faut à présent construire le développement des provinces sinistrées de l’Est. Par où pensez-vous qu’il faille commencer ? 

T.B : Par le secteur sécuritaire afin de pérenniser la paix. Cela va rassurer les futurs investisseurs !

L.D.B : Le projet de Budget 2014 se chiffre à 7.611,8 milliards de FC avec un taux d’accroissement de 4,9%. Qu’en dites-vous?

T.B : Ce ne sont que des chiffres. Mais la réalité est différente !

L.D.B : Un mot sur le Moco par rapport aux prochaines échéances électorales …    

T.B : Le Mouvement pour le Congo aura des candidats à tous les niveaux. Quant à moi, à ce jour, je rempli tous les critères pour briguer n’importe quel mandat ! Avec nos camarades, nous continuons de travailler en conséquence et dans la sérénité totale.

L.D.B : Un mot de la fin ?

T.B : Nous sommes les créatures de celui qui est à l’origine de la beauté. Travaillons à notre tour à la beauté  des choses !

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le président du Mouvement pour le Congo, Tony Bolamba