Interview. Yvon Kitenge : « Dragons va retrouver son niveau d’antan »

Lundi 17 Mars 2014 - 14:25

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L'entraîneur Yvon Kitenge a été footballeur de Mbongo Sport de Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental. Ensuite, il a entraîné ce club lors de sa participation à la Coupe du Congo. Il a fait ses débuts comme entraîneur à l’Epfkin en 2000 à l’US Kintambo, en 2001 à Sanga Balende, même s’il avait été sollicité par Dragons à l’époque du feu président Mwanabangu Mukanya. Il a aussi entraîné des clubs de la capitale comme Amazone, Jogari, Les Stars, Bel’Or, ayant le mérite d’avoir fait monter des équipes des divisions inférieures à l’Epfkin, par exemple Amazone et Elikya. De la promotion de l’entraîneur Joseph Mukeba, il est dans la direction technique nationale depuis 2005. Il a donc 15 ans de carrière d’entraîneur en première division et fait ici le point depuis son arrivée dans Dragons.

Dépêches de Brazzaville : Êtes-vous satisfait de la deuxième place à la manche aller de l’Epfkin ?

Yvon Kitenge : Je suis satisfait car ça fait longtemps que l’équipe de Dragons n’a plus fini deuxième au classement de la phase aller du championnat.

DB : Votre arrivée dans Dragons ?

YK : C’est depuis le mois de juillet de l’année dernière (2013) que je suis là ; l’équipe était relégable. Je suis arrivé à huit matchs de la fin. Nous avons gagné sept rencontres et un nul et cela a permis au club de se stabiliser la saison dernière. Et cette saison, Dragons a tenu à jouer les premiers rôles au championnat. N’eût été de petites difficultés, on ne pouvait pas être deuxième, on allait occuper la première place. On a eu des difficultés avec des arbitres, je ne m’en prends jamais aux arbitres, mais certains d’entre eux nous ont quand même fauché des matchs qui pouvaient nous permettre de terminer premier à la phase aller du championnat.

DB : le dispositif tactique et système de jeu de Dragons ?

YK : J’ai trouvé l’équipe en 4-4-2 en arc. À mon arrivée, j’ai dit aux jeunes que je ne voulais pas tout perturber. J’ai mis le 4-4-2 en ligne. Dragons n’utilisait que l’attaque placée, alors qu’il y en a trois types, l’attaque placée, l’attaque rapide et la contre-attaque. Pour s’en sortir, il faut faire une sorte de fusion de ces trois types d’attaque. C’est grâce à la contre-attaque que Dragons a surpris beaucoup d’équipes. Je fais donc usage de ces trois sortes d’attaques et cela fait la force de Dragons actuellement.

DB : Vous avez fait une bonne préparation d’avant-saison jusqu' à Dolisie au Congo Brazzaville ?

YK : Je voudrais en remerciant le président Remy Ayayos qui a invité Dragons à Dolisie au Congo Brazzaville où on a fait un match à égalité d’un but partout avec Léopards de Dolisie. Le séjour de Dragons s’est passé dans des très bonnes conditions. Avant d’aller à Dolisie, Dragons a fait deux matchs amicaux contre V.Club. Dragons a remporté la première rencontre par deux buts à un, avant de perdre le deuxième aux tirs au but.

DB : Joueurs de Dragons appelés en sélection ?

YK : Lorsque vous entraînez une équipe quelle que soit sa division, et si l’on choisit parmi les joueurs que vous entraînez dans une équipe nationale, s’ils sont présélectionnés, c’est déjà quelque chose de bien pour un entraîneur. Cela signifie que ces joueurs ont suivi un travail et se sont distingués, comme Mavuba, Monzele, Manzombi et Kanyinda. Ça faisait un bail qu’on n’avait pas pris un joueur de Dragons dans l’équipe nationale ; cela ne peut que me réjouir. Quant à leur prestation, ils étaient bien en sélection, sauf qu’un entraîneur, lorsqu’il a déjà une équipe qui gagne un match, le changement doit apporter plus. Cela a fait que ces joueurs n’ont pas joué, mais ils n’ont pas démérité.

DB : Conditions de travail difficiles dans Dragons ?

YK : Je m’en sors parce que d’abord je ne suis pas un dictateur. J’écoute tout le monde, je fais mon travail, je réponds aux exigences des supporters. Car un entraîneur qui ne s’occupe pas de son public est rapidement chassé, le club appartient aux supporters, et vous devez leur donner le football qu’ils veulent. Maintenant là, si quelqu’un me touche, il va toucher ces vieux bayombe à qui appartient l’équipe, parce que j’ai rencontré leurs attentes : ils voulaient avoir une équipe qui monte et ce qui arrive, ils sont contents. Certainement les difficultés ne manquent pas, mais je suis soutenu par Chris Shabani Nonda qui intervient de manière ponctuelle lorsque je suis dans le besoin, et de temps en temps Santos Muitubile aussi. Les deux me rassurent beaucoup lorsque je traverse de durs moments, apportent de la sérénité à l’équipe et me permettent de travailler sans inquiétude.

DB : Dragons engagé à la 50e Coupe du Congo pour quel objectif ?

YK : Je peux parler de Dragons sans risque de me tromper. Quand je suis monté, l’US Amazone en l’Entente provinciale de football de Kinshasa (Epfkin) venant de la division inférieure, j’ai représenté la ville de Kinshasa avec ce club en Coupe du Congo, avec une équipe qui venait juste d’être promue dans l’élite du football de la capitale. Amazone s’était qualifiée devant d’autres habitués de l’Epfkin comme MK, OCK, Pharmagros à l’époque. Plusieurs fois, j’ai qualifié Sanga Balende de Mbuji-Mayi à la Coupe du Congo. Et aujourd’hui, le niveau des joueurs de l’équipe de Dragons me rassure, et je crois que je vais représenter valablement la ville province de Kinshasa à la Coupe du Congo. Et le souci principal est de ramener Dragons (considéré aujourd’hui comme une équipe de seconde zone) à son niveau d’antan.

Martin Enyimo