Investissement : l’Afrique subsaharienne, nouvel eldorado des investisseurs étrangers

Lundi 11 Août 2014 - 11:40

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Malgré l’insuffisance des ressources pour les pays africains à financer le développement à long terme, le potentiel économique du continent, surtout dans sa partie sub-saharienne, attise de plus en plus les convoitises des investisseurs étrangers.

Depuis plus d’une décennie, la croissance annuelle de l’Afrique s’est établie à environ à 5%. Hors Afrique du Sud, l’Afrique subsaharienne dépasserait 6% de croissance annuelle.Un potentiel favorablement accueilli par les marchés financiers et qui lui vaut la confiance des investisseurs étrangers. Ceci, en dépit des observations négatives des agences de notations. Au nombre de griefs : la forte montée démographique, une absence de transparence dans certaines politiques, une mauvaise gouvernance et la persistance de la pauvreté. Pourtant, la dette africaine continue d’enregistrer un succès sur les marchés financiers internationaux.

Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Gabon, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Maroc, etc., viennent  d’émettre avec succès des dettes sur les marchés mondiaux. Certains analystes considèrent  que l’engouement des investisseurs étrangers pour l’Afrique serait dû à une forte polarisation en un eldorado, un désir d’enrichissement rapide et sans limite, et le besoin de financement des économies africaines. L’absence de croissance réelle dans les pays développés aidant, seule l’Afrique offrirait aux investisseurs l’opportunité de fructifier rapidement leur argent. Quant à l’Afrique, c’est un moyen pour elle, de financer ses besoins colossaux.

Pour d’autres analystes, la croissance africaine reste insuffisante et a besoin d’être consolidée. Ils pensent que l’afflux de flux financiers vers le continent est source d’augmentation du niveau de l’endettement. Ce qui pourrait être, à terme, préjudiciable à certains pays émetteurs de dette. Cette théorie s’appuie par exemple sur les problèmes démographiques « qui créent des besoins de financement que la croissance actuelle de l’Afrique ne peut satisfaire ». Elle fait une corrélation entre la croissance démographique et les besoins en infrastructures. Pour ces analystes, ces difficultés infrastructurelles coûteraient officiellement  au continent au moins 2 points de Produit intérieur brut (PIB ) chaque année.

L’autre point porte sur le rôle très inquiétant des agences de notation dont l’appréciation des dettes souveraines des pays Africains ou du moins de la capacité des États africains à faire face à leurs engagements est à l’origine de l’attrait des investisseurs. Le troisième point d’achoppement serait le risque de surcharge des économies des pays émetteurs avec un montant élevé de dette.

Mais la pertinence des emprunts va se déterminer par une transparence des politiques et surtout par une stabilité en matière d’institution et de gouvernance. Ce qui a déjà été amorcé dans la plupart des pays africains.

Noël Ndong