Isidore Ondoki : « les impacts du Pdarp ne sont pas définitivement acquis, il faut les consolider »

Mardi 14 Mars 2017 - 14:45

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Le gouvernement congolais en partenariat avec la Banque mondiale (BM) avait lancé en avril 2008, le Projet de développement agricole et de réhabilitation des pistes (Pdarp). Celui-ci avait pour objectif d’améliorer les conditions de travail ainsi que les capacités de production et de rendement des populations rurales. Le projet visait également la réhabilitation des pistes rurales pour désenclaver les bassins de production. Il se clôture au mois d’avril prochain. Dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville, son coordonnateur, Isidore Ondoki, fait le bilan des neuf ans de mise en œuvre dudit projet.

LDB : Peut-on savoir ce qui a été réalisé, après près de dix ans de mise en œuvre du Pdarp ?

I.O : Le Pdarp a eu des résultats jugés globalement satisfaisants à travers un premier rapport d’achèvement réalisé par le gouvernement avec l’appui de la BM en 2013, et qui a abouti au financement additionnel actuel. Lorsque nous prenons des résultats de l’ensemble des activités qui ont été mises en œuvre, de manière cumulée nous pouvons dire que le Pdarp a permis de réhabiliter 1301 km de pistes rurales du nord au sud du pays. Nous avons construit 41 infrastructures de marchés. 910 microprojets ont joui de notre appui soit un total de 12000 bénéficiaires. Les services techniques du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche ont été dotés en équipements informatiques, matériel de bureau, moyens roulants outre les formations dont ils ont bénéficié.

LDB : De façon concrète, quel est l’impact que le Pdarp a eu sur le quotidien des producteurs agricoles ?

I.O : les résultats que je viens d’évoquer ont eu un impact direct sur la République du Congo. Le premier est que, les pistes agricoles réhabilitées n’ont pas seulement désenclavé les bassins de production, mais également des villages avoisinants. Partout où nous avons construit les marchés par exemple, les produits ne se vendent plus à même le sol et c’est sûr que cela a un impact sur notre santé. A Ngania, dans le district d’Ollombo, le marché construit a fait naître bien d’autres activités tout autour. Un hôpital a été même réhabilité en face. Nous avons joué un rôle cardinal. Autant le panier de la ménagère reste cher, autant l’Etat à travers des projets comme le Pdarp a essayé de mener une bonne action. Ces impacts ne sont pas définitivement acquis parce qu’il faut les consolider.

LDB : En dehors de l’épineuse question  des fonds de contrepartie, avez-vous connu d’autres difficultés ?

I.O : Certes le projet a eu des résultats satisfaisants mais, on a aussi connu des difficultés. La principale était liée au paiement des fonds de contrepartie par le gouvernement. Car, le projet qui a été lancé en 2008 n’a démarré effectivement qu’en 2011, soit la quatrième année de son existence. Ce problème a failli entrainé la fermeture du projet avant son terme. Il faut signaler que le gouvernement avait pris les choses en main et a financé le projet normalement jusqu’à sa fin. En dehors des difficultés liées aux fonds de contrepartie, l’adaptation par les cadres du projet aux méthodes et pratiques de travail de la BM n’a pas été facile. Ce qui explique les insuffisances que nous avons eues au début du projet. Les entreprises que nous avons parfois recrutées pour faire les pistes agricoles et les marchés n’ont pas souvent respecté les délais d’exécution des travaux.

LDB : le Congo et la Banque mondiale sont en train de préparer un projet d’agriculture commerciale qui remplacera le Pdarp. Que peut-on attendre de ce futur projet ?

I.O : l’impact du Pdarp a fait à ce que le gouvernement et la BM s’engagent pour un autre projet. Depuis juin 2015 en effet, le gouvernement avait demandé à la BM et à d’autres bailleurs de fonds de l’aider à préparer un nouvel engagement agricole dit projet d’agriculture commerciale. La mission d’évaluation vient de se terminer, bientôt il y aura des négociations en vue de la signature des accords de financement. Ce futur projet n’est pas un Pdarp II. Seulement, il s’inspirera des leçons du Pdarp. Il appuyera les micro-petites et moyennes entreprises puis la reforme du climat des affaires dans le secteur agricole.

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

Le coordonnateur du Pdarp

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