Italie : coopération accrue avec l’Afrique

Jeudi 14 Juillet 2016 - 14:35

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A différents niveaux, l’Italie confirme son engagement à cheminer avec l’Afrique pour son développement.

Le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, l’a redit : « la prospective pour l’Afrique est l’un des défis les plus importants aussi bien pour l’Italie que pour l’Europe ». Rome s’est engagée dans une dynamique constante, estimant que l’Afrique avait autant à gagner que l’Italie dans une coopération à parité. « Un engagement pour l’Afrique est absolument fondamental. C’est la première fois que nous plaçons l’Afrique en tête de notre agenda, aussi bien en termes de coopération que pour les initiatives à plus bref terme comme le Migration compact », le plan de lutte contre l’immigration. Le ministre répondait aux questions orales à la Chambre des députés.

Durant la semaine, différents acteurs de la vie politique et sociale italienne ont tenu des propos qui vont dans le même sens : investir massivement en Afrique pour assécher la source immédiate des flux migratoires et couper l’herbe sous le pied à un terrorisme islamiste qui a élu domicile en Libye. Autant dire aux portes de l’Italie, vu que les côtes libyennes ne sont qu’à 300 kilomètres de la Sicile. L’Etat islamique, le mouvement connu pour ses atrocités, a déjà menacé Rome à plusieurs reprises.

La présidente de l’Assemblée nationale, Laura Boldrini, a reçu à ses bureaux de Montecitorio, mercredi à Rome, l’administrateur délégué d’ENI, Claudio Descalzi. Leur entretien a porté, outre sur les politiques énergétiques de l’Union Européenne dans le cadre des engagements de la Cop21 de Paris, mais aussi sur le renforcement de la coopération entre les pays du pourtour méditerranéen et avec l’Afrique subsaharienne. « Il est temps que l’Europe décide d’un nouveau Plan Marshall en faveur des pays de la rive méditerranéenne et de l’Afrique subsaharienne », a dit Mme Boldrini.

L’idée maintes fois réaffirmée par les dirigeants italiens et rappelée par Mme Boldrini au cours de cette audience, est qu’il faut « donner à ces communautés les moyens de leur développement, y compris l’énergie. Cela est essentiel pour leur stabilité comme pour la nôtre », a dit la présidente de l’Assemblée, soulignant qu’ENI, le groupe pétrolier italien déjà présent dans beaucoup de pays africains exportateurs de pétrole, sera le bras exécutif de cette volonté. ENI est à l’œuvre hors-pétrole au Congo, au Mozambique, en Angola et au Ghana notamment pour une diversification économique.

Durant cette semaine aussi, des chercheurs italiens de l’université de Cagliari, en Sardaigne, ont annoncé la mise au point d’un système de purification hydrique pour petits fermiers africains. Dans un potager ou un élevage, l’équipe du Pr. Giorgio Ghiglieri entend aller tester l’efficacité de son système de purification sans chlore au Kenya, en Ethiopie et en Tanzanie. L’université Nelson Mandela en Sciences et technologies de Nairobi, au Kenya, s’est montrée désireuse d’acquérir cette innovation pour les ruraux kenyans.

Enfin toujours dans la semaine, la nouvelle maire de Rome, Virginia Raggi, a reçu une délégation de l’Assemblée paritaire ACP-UE comprenant des délégués venus d’Afrique et des Caraïbes. Les ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique), 77 pays qui commercent à des tarifs préférentiels avec l’Europe, sont vus par la maire de Rome comme un instrument privilégié de coopération, y compris pour la lutte contre l’immigration clandestine. Un temps plus court pour examiner les demandes de droit d’asile serait un gain pour tous, a plaidé la maire, membre du mouvement populiste des 5 Etoiles.

Lucien Mpama

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