Italie : Emma Bonino en tournée « dans l’Afrique qui bouge »

Lundi 6 Janvier 2014 - 13:55

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La ministre des Affaires étrangères va visiter une dizaine de pays pour une plus grande visibilité de la coopération italienne en Afrique

C’est dimanche dernier que la ministre italienne des Affaires étrangères, Emma Bonino, a entamé par le Ghana une visite destinée à relancer la coopération italienne avec le continent. Avant de quitter Rome, la ministre avait souligné que la coopération nouveau style que l’Italie entendait y promouvoir voulait partir d’un partenariat animé par cet esprit du « gagnant-gagnant » dont la péninsule ne veut pas se départir. Pas de questions tabous mais, au contraire, un large éventail de secteurs et de domaines dans lesquels la complémentarité devrait profiter autant aux Africains qu’aux Italiens.

Ainsi, avait-elle expliqué en présentant « l’Initiative Italia-Africa », les questions d’énergie, les infrastructures mais aussi la sécurité, la stabilité et les questions de gouvernance sont désormais au cœur de la coopération que souhaite l’Italie avec ses partenaires au sud du Sahara. « L’Afrique, avait-elle soutenu, est une opportunité aujourd’hui, pas un problème. » Elle l’a redit dimanche dernier lors de sa rencontre à Accra avec les entrepreneurs italiens présents dans l’ancienne Gold Coast. Politiquement stable, avec une croissance de 7%, le Ghana est par ailleurs un des pays atouts de l’activité du géant pétrolier ENI qui y annonce des potentialités de production des plus encourageantes.

Militante de la première heure de la cause de la femme africaine, Emma Bonino a eu la joie d’être notamment accueillie au Ghana par deux grandes militantes : son homologue Hanna Tetteh, venue récemment à Rome présenter le futur et original pavillon de son pays à l’Exposition Milan-2015 ; et sa « camarade de pavé », Samia Nkrumah. Cette Italo-ghanéenne est revenue dans son pays pour y rallumer la flamme du panafricanisme qui fut au cœur du combat de son illustre pape, Kwame Nkrumah, le père de l’indépendance du Ghana.

Ce pays est aussi, par ailleurs, le plus largement représenté dans les missions de paix de l’ONU dans le monde avec 80 000 Casques bleus, une donnée qui ne peut passer pour négligeable aux yeux d’une ministre des Affaires étrangères italienne qui a vogué sur les mers des cinq continents au nom d’organismes divers en missions de paix. Il y a dix jours, elle était encore en Iran, qui tente de dissiper les soupçons occidentaux de visées belliqueuses par du nucléaire militaire…

Si à l’agenda d’Emma Bonino figurent de nombreuses rencontres avec des femmes de décision dans les secteurs de l’agriculture, dans la lutte pour les droits humains et les activités économiques, c’est que l’Italie entend aussi appuyer le rôle essentiel de la femme africaine pour la sécurité alimentaire du continent. Après le Ghana, la ministre italienne se rendra au Sénégal, au Mozambique et au Kenya notamment. Il s’agit d’encourager « les sept à huit pays qui représentent le tremplin de la relance économique africaine », insiste Emma Bonino qui dit vouloir « une coopération par les actes concrets », loin de la phraséologie de salon.

Lucien Mpama