Italie : Matteo Renzi tente de relever le moral de son parti

Lundi 19 Décembre 2016 - 15:15

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Après sa démission le 5 décembre, l’ancien premier minsitre qui reste secrétaire général de son parti, le Parti démocratique (PD).

On le croyait abattu et enfermé dans son amertume après son échec. mais Matteo Renzi est apparu dimanche plein d’allant, égal au jeune politique fougueux qu’il a toujours été. Après le large rejet de sa réforme constitutionnelle le 4 décembre, Matteo Renzi avait joint la parole à l’acte, lui qui avait indiqué qu’il abandonnerait la primature si le référendum constitutionnel tournait en sa défaveur. Mais il n’est pas allé jusqu’au bout de son intention annoncée de quitter le pouvoir. Il est resté premier secrétaire du Parti démocratique (PD), parti encore majoritaire en Italie mais traversé par des courants frondistes qui risquent de rogner son assise.

Devant l’assemblée nationale du PD dimanche, les militants italiens de gauche ont découvert un Matteo Renzi toujours aussi volontariste que jamais. Et aussi repentant et moins arrogant que le veut la classe politique de son pays. « J'ai commis l'erreur de politiser le référendum: je ne l'ai pas vu arriver, je me suis trompé. Nous n'avons pas perdu, nous avons ultra-perdu », a-t-il reconnu. Il a dressé un diagnostic  de cet échec sans concession : « Nous avons perdu chez les jeunes, en particulier chez les 30-40 ans. Nous avons perdu à domicile et ça fait mal ».

Pour l’ancien chef du gouvernement italien, le rejet de la Constitution proposée par la gauche et qui a aussi révélé la profondeur de ses déchirures internes, est la résultante d’une non-prise en compte de la réalité du moment. Et notamment de l’absence de la campagne sur Internet. « Nous avons laissé le web à ceux qui, en ce moment, passent aux yeux du monde comme des diffuseurs de mensonges », a-t-il dit. Le « Net » est devenu le domaine où règne en maître le Mouvement populiste 5 Etoiles (M5S) du comique Beppe Grillo.

Ce mouvement a aujourd’hui le vent en poupe, devenu en quelques années seulement la deuxième force politique italienne. Le M5S a arraché à la gauche les mairies de Rome et, surtout, de Turin où la gauche était solidement implantée depuis des décennies. Il est aujourd’hui particulièrement actif sur les réseaux sociaux. Ses propositions, ses idées et même ses élections intérieures se déroulent sur Internet. Beppe Grillo, le leader, anime un blog devenu la Bible des sympathisants du MS5, qui y puisent directives et consignes de vote. Tous les matins, il y développe une féroce attaque en règle contre la classe politique dans son ensemble, de droite comme de gauche.

Lors de l’assemblée de dimanche, Matteo Renzi a appelé les militants du PD à ne pas se laisser aller à la déprime, ou à se livrer une guerre intestine qui ne profiterait à personne. Dans les jours qui viennnent il s’agira de vérifier jusqu’à quel point son discours conciliateur aura notamment désarmé les « bigs » du parti, et ramené la discipline en rangs serrés derrière le premier secrétaire. Et ce ne sera pas le plus facile.

Lucien Mpama

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