Jeunesse et éducation civique : Anatole Collinet Makosso entend lutter contre les antivaleurs dans son ministère

Vendredi 31 Janvier 2014 - 16:07

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Suspension des salaires, saisine du conseil de discipline, instruction aux directeurs départementaux et centraux aux fins de saisir les services de la solde et la tutelle, telles sont les sanctions annoncées par le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique en cas d’actes inciviques

Anatole Collinet Makosso a présenté le 30 janvier, au cours de la cérémonie d’échange des vœux, les trois axes majeurs de son programme d’actions pour 2014. Le premier consiste à veiller à la ponctualité, l’assiduité et la rigueur au travail. Le but est de lutter contre la sinécure qui gangrène l’Administration congolaise. « Nous serons intraitables à l’égard de tout cadre qui voudra faire de son lieu de travail un centre de loisirs ou de repos, où on vient quand on veut pour y passer du temps ou pour y commettre des actes de corruption et concussion », a-t-il prévenu, évoquant une suspension de salaire et la saisine du conseil de discipline comme moyens de lutte contre ces comportements déviants.

Le deuxième axe concerne la poursuite de l’action des brigades juvéniles des mœurs pour réduire le taux de déviance et de délinquance des jeunes dans les villes et villages. Selon le ministre, les échanges organisés par son département l’an dernier ont montré que ces problèmes prenaient de plus en plus d’ampleur. Il n’y a qu’à voir comment les jeunes ont transformé en Sodome et Gomorrhe les plages de Kintélé, au nord de Brazzaville, a commenté le ministre. Ils ont, de même, transformé en vidéoclubs des chambres à coucher pour y visionner des films de moralité douteuse et ont créé des sanctuaires de consommation de drogue et de stupéfiants. « Ils nous ont fait assister au délitement suicidaire des valeurs sociétales avec des comportements abjects lors des obsèques de personnes qui nous sont chères, allant jusqu’à porter atteinte à l’intégrité des cadavres en les arrosant d’acide », a déploré Anatole Collinet Makosso.

Le dernier axe consiste à renforcer l’enseignement de la morale, de l’instruction civique et à veiller à la discipline comportementale à l’école, le berceau de la République. S’agissant des colonies de vacances, il s’est engagé à mobiliser encore plus de jeunes enfants pour la prochaine édition qui se tiendra cette année à Sibiti (département de la Lékoumou).

Cinquantième anniversaire de la prise de conscience de la jeunesse congolaise

Le ministre a également annoncé l’organisation, du 25 au 28 février, de la Conférence générale de la jeunesse afin de mettre en place le nouveau bureau du Conseil national de la jeunesse (CNJ) du Congo.

Le mois de février 2014 célébrera également le cinquantième anniversaire de la prise de conscience de la jeunesse congolaise. En effet, c’est en dépassant les clivages et autres barrières subjectives et partisanes, a-t-il rappelé, que le 8 février 1964, les jeunes Congolais venus de tous les quartiers de Brazzaville, de tous les milieux, de toutes les classes sociales, ont affirmé leur identité pour rendre irréversible la marche du Congo vers son développement et compter désormais comme une force politique incontournable dans la cogestion du pouvoir avec leurs aînés.

« Ce fut pour la jeunesse congolaise un moment important de dépassement, de sublimation de la patrie et de manifestation d’intérêt à la vie publique dans la paix, l’ordre et la discipline. Nous couplons ces deux moments à la célébration de la Journée nationale de la jeunesse prévue le 28 février à la modernisation de toutes les forces juvéniles pour les amener à prendre davantage conscience de leur génie et de leur rôle dans l’édification d’un Congo souverain, émergent, un, démocratique et prospère », a-t-il souligné.

D’après lui, les activités de célébration du cinquantenaire de la prise de conscience de la jeunesse et les préparatifs de la Conférence générale de la jeunesse débuteront le 8 février. Les jeunes des partis politiques sans exclusive seront réunis pour requérir leur contribution, prélude à la conférence. Il est ensuite prévu des rencontres avec des jeunes chrétiens et croyants, des mouvements et syndicats d’élèves et d’étudiants, différents mouvements associatifs et les jeunes entrepreneurs, inventeurs, artisans et acteurs économiques. « Il s’agira, au terme de ces rencontres, de promouvoir la gouvernance intergénérationnelle, d’ouvrir le futur CNJ à toutes les sensibilités des jeunes afin qu’elles se connaissent dans l’institution et de les engager dans la marche de notre pays vers l’émergence », a conclu Anatole Collinet Makosso.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Anatole Collinet Makosso (© Adiac).