Jeux africains

Alors que le Maroc se déconsidère en refusant d’organiser sur son sol la Coupe d’Afrique des Nations 2015, à la date prévue, sous prétexte que la fièvre Ebola pourrait menacer son peuple, le Congo, lui, accélère les préparatifs des Jeux africains qui se dérouleront sur son sol dans dix mois. C’est précisément ce que pourront constater à Brazzaville, en fin de semaine, les représentants des institutions qui mettent sur pied ces jeux au côté des autorités congolaises.

Disons-le en enfonçant carrément une porte ouverte : le défi que constitue la cinquantième version des Jeux africains est à tous égards gigantesque. Il consiste à faire en sorte que notre ville capitale accueille pendant deux semaines l’élite sportive du continent, assure le bon déroulement d’innombrables épreuves dans les disciplines les plus diverses, achève en temps et en heure les grandes infrastructures qui permettront le bon déroulement des épreuves, mette sur pied le système de sécurité intérieure qui garantira la protection des athlètes mais aussi des foules venues les applaudir, donne un retentissement planétaire à l’opération en usant avec talent des moyens de communication les plus modernes.

À quelques trois cents jours du début des Jeux africains, force est de reconnaître que les autorités du  Congo ont jeté toutes leurs forces dans la bataille. Et même s’il reste encore de nombreux problèmes à régler pour que ces jeux répondent aux attentes des Africains, la preuve est faite que notre pays a bien l’intention de prouver à la face du monde qu’il a tout à la fois la volonté et les moyens de relever le défi qui lui a été lancé. Nous pouvons donc être rassurés quant à la bonne tenue de cette grande manifestation sportive.

Qu’il nous soit permis cependant, à nous qui observons la scène avec attention, de suggérer aux acteurs de ne pas trop tarder dans la mise au point des spectacles qui ouvriront et clôtureront les Jeux africains de Brazzaville. Tout autant, sinon même plus, que les compétitions sportives, c’est eux, en effet, qui propulseront cette édition sur le devant de la scène mondiale et qui projetteront de l’Afrique l’image d’un continent en pleine émergence que nous attendons tous. L’enjeu est tel, pour Brazzaville comme pour le Congo, qu’aucune erreur n’est aujourd’hui permise.