Joël Buleli : « L’immobilier en RDC constitue l’un des défis de demain »

Mardi 4 Avril 2017 - 18:15

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Le Belgo-congolais, Joël Buleli, 31 ans, est co-fondateur des sociétés de construction A.B.P. sarl et Leader Construct sarl en RDC. Face aux prévisions démographiques, il estime qu’il faudra répondre de façon innovante et intelligente à la forte croissance des populations, afin de fournir des produits et services de qualité supérieure à des prix démocratisés.

Les Dépêches de Brazzaville : d’où vous est venue l’idée de la création de vos entreprises ? En quoi consistent leurs activités ?

Joël Buleli : je suis Belge d’origine congolaise. Ce métissage m’a donné une vision des complémentarités et opportunités d’entreprendre sur les deux continents. Fort de mes différentes expériences, j’ai développé une activité de transfert technologique vers l’Afrique et plus particulièrement la RDC (épurateur d’eau, machines à pain, outils industriels, etc.). Sans oublier le moteur principal de ces nouveaux apports, la formation. ABP a développé avec des institutions congolaises réputées son propre service de recherches et développement notamment au travers de l’INBTP avec laquelle ABP a été la première société privée à conclure un contrat public/privé. C’est ainsi que j’ai initié un partenariat, au travers de la société de droit Congolais “ African Business Partners” en abrégé ABP, l’implémentation d’une unité de production industrielle de blocs bétons aux caractéristiques novatrices à Kinshasa. Tout cela en collaboration étroite avec la société ROOSENS Béton. ABP exploite également une unité de négoce de matières premières telles que le sable, les graviers, le ciment, etc… et dispose de relations directes dans l’exploitation de carrières en partenariat avec le groupe LEDYA, dont l’un des membres, est associé au capital, et membre du conseil de direction d’ABP. Ensuite, j’ai diversifié mes engagements dans le secteur de la construction en prenant des participations au sein de la société Leader Construct.

LDB : Quelles sont les réalisations de cette société

JB : Cette société construite sur la colonne vertébrale de la société kinoise High Construct comporte une soixantaine d’architectes, ingénieurs et du personnel qualifié. Elle a, à ce jour, assuré notamment, la confection et la construction de la Bibliothèque Muzyumba de l’INBTP (Ngaliema), de l’extension des bureaux du ministère de l’Agriculture FAO (Gombe), de la réhabilitation de l’immeuble de l’Institut National des Etudes et Recherches Agronomiques dans la commune de la Gombe, de l’aménagement des bureaux ACCESS Bank, de la réhabilitation de 10 centres médicaux FDSS ainsi que d’un immeuble 6 niveaux, pour ne citer que ces projets.

LDB : Et au niveau de la diaspora, comment cela se passe-t-il ?

JB : Afin de stimuler la diaspora à investir dans ses produits, la société ABP peut s’appuyer sur les conseils et la maîtrise européenne de la société JJFQ sprl basée en Belgique, rebaptisée pour l’occasion JJFQ Habitat. Cette société belge met à la disposition de la diaspora des moyens d'intervenir et de gérer l’évolution de leurs travaux à distance en RDC. Elle leur permet de garder un œil sur leurs chantiers et biens immobiliers en République démocratique du Congo, depuis leurs bureaux, leurs domiciles, un café, les transports en commun ou encore leurs vacances.

LDB : Pourquoi le choix de ce secteur d’activité pour JJFQ habitat?

JB : Sécuriser les investissements augmente les investissements. Le secteur immobilier est un secteur relativement sûr, il permet de participer au renouveau d’une économie. L’immobilier en RDC constitue l’un des défis de demain, notamment à cause de cette problématique des surpopulations à venir.  Les prévisions pour 2050, font état de plus de 100 villes en Afrique qui verront leur population croître au-delà du million d’individus. Il s’agira de répondre à cette forte croissance du secteur, de façon innovante et intelligente, afin de fournir des produits et services de qualité supérieure à des prix démocratisés. C’est en cela, et pour cela, que mes sociétés existent, pour permettre de répondre à cette demande. Outre le désir de sécuriser et de facilité l’accès à l’investissement immobilier en RDC, J.J.F.Q habitat reste soucieux de sa contribution au développement économique du pays en se positionnant comme un moteur de croissance. Voilà pourquoi nous avons réuni les moyens nécessaires pour répondre au besoin de la diaspora en leur permettant de garder un œil sur leurs chantiers et biens immobiliers en République démocratique du Congo. Mais nous n’en restons pas là. Cette innovation sur le territoire s’accompagne d’une autre première mondiale qui donne la possibilité en plus du schéma de paiement classique, d’effectuer une partie des paiements de ses biens immobiliers avec la monnaie OneCoin via une plateforme commerciale.

LDB : Pourquoi le choix de cette monnaie « OneCoin » ? Quels sont ses avantages ?

JB : La société derrière la crypto-monnaie « Onecoin » qui a déjà un réseau international de plusieurs millions d'utilisateurs est en plein essor et effectue les premiers pas en vue de son introduction à la bourse mondiale. Je prévois que très bientôt « OneCoin » sera utilisé comme moyen de paiement ou investissement dans l'immobilier en République démocratique du Congo. Indéniablement, ce serait un autre moyen d'attirer des investissements en RDC. J'ai contacté M. Vincent Callebaut et son équipe, spécialiste de la monnaie numérique en Belgique, et il nous a conseillé « OneCoin » pour étudier les solutions possibles pour le développement et l'intégration de cette monnaie dans le contexte des défis propres à l'Afrique. J'ai été surpris de voir les avantages indéniables que la fusion entre le crypto-monnaie et l'économie réelle pourrait engager. Le but est d’arriver et de permettre aux détenteurs de la crypto-monnaie d'acheter et de vendre tout ou partie des biens de consommation courante avec monnaie conventionnelle et / ou crypto-monnaie et disposer de toutes les facilités de change qui seraient offertes par un système bancaire conventionnel sans avoir les inconvénients. Actuellement, tous les détenteurs de la devise sont soumis à une procédure KYC (Know-Your-Customer), qui garantit un niveau supplémentaire de sécurité et de vérification des transactions, certifiant notamment l'identité des débiteurs et des bénéficiaires de toutes les opérations de transfert, et traite de tous les problèmes connus liés au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme, contrairement aux autres crypto-monnaies internationales existantes. Nous avons donc élaboré l’intégration de cette crypto-monnaie dans le processus d’échange et d’achat de biens et de services, ce qui constitue une innovation mondiale à l’échelle d’un continent. Cela permettra d’acheter et de vendre tout ou en partie, des biens de consommation courante, en monnaie classique et/ou en crypto-monnaie et disposer de toutes les facilités d’échange qu’offrirait un système bancaire classique sans en présenter les inconvénients.

LDB : Quelle est aujourd’hui l’envergure de votre entreprise ?

Entre ABP, JJFQ, Leader Construct, l’ensemble des personnes employées, directement ou indirectement représentent une centaine d’unités. Les immobilisations matérielles directes sont de 450.000 USD et si on inclut dans ce poste l’ensemble des partenaires, elles montent globalement au million de dollars.

LDB : Quels sont les principaux maux auxquels vous êtes confrontés dans votre secteur d’activité ?

JB : Nous sommes tout d’abord confrontés à une pénurie de main d’œuvre spécialisée. C’est la raison pour laquelle nous misons une partie de nos moyens sur des formations, tant par le biais de cours théoriques en collaboration avec L’INBTP. Par ailleurs, nous complétons ces formations avec des stages pratiques rémunérés qui permettent aux jeunes de gagner une expérience et une qualification pratique. La nécessité de rendre la diaspora, présente à l’étranger, consciente de son rôle de moteur et de croissance envers le pays. A cette fin, nous avons l’ambition de créer un marché de l’immobilier qui présente une rentabilité et une sécurité dans les investissements. Cela permettra de commencer à répondre à la problématique de logement qui prévaudra dans les décennies à venir. Par ailleurs, l’intégration du « Onecoin » au sein de l’économie réelle, permettra de créer une dynamique constructive et évolutive ayant à terme comme résultat de « booster » l’économie locale, les investissements étrangers et contribuer à l’amélioration du niveau de vie des habitants.

LDB : Quels sont vos projets à court, moyen et long terme ?

JB : Dans les prochaines années je souhaite pouvoir permettre à chaque habitant de disposer en location ou en propriété, de son propre toit. Actuellement, nous arrivons déjà à maîtriser nos coûts de construction, nous permettant de proposer des maisons clés sur porte à partir de 380$/m2, là où le marché réclame actuellement environ 500$/m2. Nous pensons que la mise en place de la mixité des monnaies $/Onecoin permettra des économies complémentaires qui abaisseront encore les coûts proposés. 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Joël Buleli Photo 2 De gauche à droite Vincent Callebaut, conseiller et spécialiste en monnaie digitale, Hilaire Hubert, fondateur BELEA AFRIQUE SAS, Joel Buleli, Hadi Safar, Responsable Moyen-Orient BELEA SAS et Atlan Callebaut conseiller en monnaie digitale Photo3 Joël Buleli et ses partenaires

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