Journée internationale de la femme : l’Unesco publie un rapport peu reluisant sur la parité dans l’éducation

Samedi 10 Mars 2018 - 10:57

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Le Rapport mondial de suivi de l’éducation rendu public, le 8 mars, invite les gouvernements à adopter des lois et des mesures destinées à lever les obstacles empêchant les filles d'aller à l'école et de bénéficier d'un traitement égal en classe.

Selon un communiqué de presse de l’Unesco sur les données fournies par 189 États, seuls 44 % des pays se sont engagés sur la base de traités internationaux à assurer la parité dans l’éducation. En effet, cette étude, qui examine les causes de la lenteur des progrès en matière d'égalité des genres et explore des solutions pour y remédier, souligne que 34% des pays n’ont pas atteint la parité dans l'enseignement primaire, 55% dans le premier niveau de l’enseignement secondaire et 75% dans le second niveau de l’enseignement secondaire.

Le rapport, réalisé avec le soutien de l’Initiative des Nations unies pour l'éducation des filles, rappelle les engagements légaux des pays en matière d’égalité des genres, tout en déterminant s’ils garantissent aux filles et aux femmes le plein accès au droit à l’éducation. « En 1990, les dirigeants du monde entier se sont engagés à scolariser garçons et filles à parité dans le primaire avant 2005. Depuis, nous nous sommes fixé des objectifs plus ambitieux encore en matière d'égalité des genres à l’horizon 2030. Mais nous ne devons pas oublier que malgré d’importants progrès, un pays sur trois n'a toujours pas atteint l'objectif initial », a déclaré la directrice générale de l'Unesco, invitant tous gouvernements, enseignants, communautés ou familles à jouer un rôle afin de mettre un terme aux discriminations.

Pour rappel, les engagements des États sont contenus dans trois traités internationaux. Il s’agit notamment de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, de la Convention relative à la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Notons que sept pays n'ont pas pleinement ratifié ces conventions.

D’après le directeur du Rapport mondial de suivi de l’éducation, Manos Antoninis, le fait de signer un traité international ne garantit pas toujours une stricte égalité des genres en matière d'éducation. « Mais les traités sont une manière d’inciter les gouvernements à rendre des comptes et doivent être considérés comme un engagement important en faveur du droit des filles et des femmes », a-t-il rappelé.

Des recommandations

Pour éliminer les obstacles à l’éducation des filles et inciter les gouvernements à rendre des comptes en matière d’égalité des genres, le rapport a formulé quelques recommandations. Il s’agit, entre autres, du réexamen périodique des programmes, des manuels et des programmes de formation des enseignants; de l’adaptation des infrastructures scolaires afin que les filles disposent de leurs propres sanitaires. Il a également suggéré une meilleure représentation des femmes aux postes de direction dans l’éducation ; un renforcement des politiques de lutte contre la violence sexiste en milieu scolaire ; la mise en place de codes de conduite à destination des enseignants et des étudiants.

Parfait Wilfried Douniama

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