Journée internationale de la femme veuve : la Fondation Ikia-Sassou a organisé un débat sur la situation de la veuve au Congo

Mercredi 25 Juin 2014 - 8:46

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« Halte aux mauvais traitements infligés aux veuves », tel a été le thème de la rencontre organisée le 24 juin à l’occasion de cette journée mondiale

Ce débat visait avant tout à sensibiliser et informer les veuves en situant la thématique dans leur vécu et dans sa dimension juridique, sociologique et économique.

C’est devant la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Émilienne Raoul, et de nombreuses personnalités que les différents intervenants ont présenté la situation des veuves au Congo et les tortures qu’elles subissent.

Le premier sujet développé par la juriste Jocelyne Milandou, à propos de « la nécessité d’un cadre juridique pour la femme veuve au Congo », n’a pas laissé indifférent le nombreux public venu à cette occasion. « Il existe un cadre juridique pour que les femmes ne soient pas privées de leurs droits, mais le véritable ennemi de la femme congolaise, c’est la coutume », a-t-elle expliqué. « Il faut que les choses changent et il faut que les femmes apprennent aussi à parler avec leurs époux de ce sujet pendant qu’ils sont encore vivants », a-t-elle poursuivi. Jocelyne Milandou a encouragé les veuves à engager des procédures judiciaires : il faut forcer la porte des juges, ne pas se résigner, a-t-elle dit, et les obliger à dire le droit. À cet égard, Jocelyne Milandou s’est félicitée de l’initiative de la Fondation Ikia-Sassou, qui a annoncé la construction prochaine d’une Maison de la veuve, qui va aider les veuves démunies sur les questions juridiques et judiciaires. « Les requêtes qu’on dépose devant la justice sont payantes, et parfois ces mamans n’ont même pas dix mille francs », a-t-elle souligné. 

La communication du sociologue Chetel Kouango s’est focalisée sur « le rôle de la femme veuve dans nos sociétés ». Une veuve est avant tout une femme, a-t-il souligné, et le rôle de la femme dans la société est bien connu. Les exemples sont légion prouvant que, de façon générale, leur vulnérabilité naturelle est prise en compte au Congo.

Quant à l’abbé Hildvert, qui a pris la parole en dernier, il a évoqué « les veuves et les orphelins dans la Bible ». « La promotion des droits de la veuve et de l’orphelin est une urgence dans notre société qui entre progressivement dans l’ère de la modernité. Cette promotion est conforme à la volonté de Dieu telle qu’elle est citée dans les Saintes Écritures », a-t-il estimé. Et d’ajouter : « La veuve et l’orphelin ne peuvent donc être un obstacle pour le développement de la société. Bien au contraire, le développement exige qu’on les prenne en considération, qu’on respecte leur dignité et leurs droits. Eux aussi participent à divers degrés au développement de la société. »

Guillaume Ondzé

Légendes et crédits photo : 

Les invités à la conférence-débat (© Adiac).