Journée internationale de la photographie : la plateforme Mbongui Art photo célèbre la journée par une conférence-débat

Jeudi 22 Août 2019 - 19:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Cette activité liée au métier de photographe a été organisée par le directeur artistique de la plateforme d’échanges, de réflexion et de partage sur la création photographique au Congo, Lebon Chansard Ziavoula dit Zed, le 20 août au Centre culturel russe (CCR) de Brazzaville.

Deux thèmes ont été débattus au cours de cette conférence-débat : la photo de presse au Congo ; et Photographie de presse : droit d’auteur et droit d’image.

Le premier thème a été présenté par Bienvenu Boudimbou, journaliste de formation, maître de conférence Cames. Il enseigne, entre autres disciplines, la sémiologie des textes et de l’image l’expression visuelle, le photojournalisme et les théories de la communication, à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines de l'Université Marien Ngouabi. Ses travaux de recherche portent sur les expressions socioculturelles et les identités éditoriales et numériques. C’est à ce titre qu’il a présenté ce thème lié à la photo de presse au Congo.

Cet enseignant chercheur a développé les grandes lignes de son exposé portant sur la typologie des photos qu’on trouve dans la presse congolaise. Il est parti de l’observation selon laquelle, après avoir décortiqué un corpus d’exactement 225 exemplaires de quinze journaux paraissant à Brazzaville en raison de quinze numéros par journal, il a constaté un nombre très important des photos portraits dans la presse congolaise. En dépit de cela, il y a des journaux comme Les Dépêches de Brazzaville, La Semaine africaine, Le Patriote et autres qui réalisent des reportages sur le terrain.

En outre, poursuit-il, il y a quelque part, une certaine photographie dite d’opinion qui avait été popularisée par le journal Terre Africa (un journal qui ne parait plus). Il y a aussi une autre catégorie qu’il a épinglée, c’est la photo séquentielle que réalise souvent Les Dépêches de Brazzaville à l’occasion de certaines célébrations, entre autres, la fête nationale du 15 août, où cérémonie de présentation des vœux au couple présidentielle, etc. Les Dépêches de Brazzaville proposent aussi de plus en plus des photos peoples dans l’édition du 6e jour, aujourd’hui Les Dépêches du Bassin du Congo. Et c’est dans ce cadre-là, pense-t-il, qu’on arrive à voir des photos artistiques.

La question fondamentale qu’il se sont posée est de savoir comment les pratiques journalistiques sont reconfigurées par cette évolution technologique ; alors qu’aujourd’hui des appareils photos se sont popularisés, démocratisés. Bref, tout le monde à un appareil photo numérique. L’exposant se rend compte que la presse congolaise en matière d’écriture photo journalistique ne se sent pas impactée par cet essor de la technologie. Il y a encore beaucoup de choses à faire sur le plan de la formation, mais aussi sur le plan de l’équipement des rédactions dans ce domaine, pense-t-il.

La création des photothèques dans les journaux, appelée de vives voix

Bienvenu Boudimbou a appelé les responsables des journaux à la création systématique des photothèques. « Si on ne peut pas engager des professionnels on devrait au moins doter des reporters d’appareils photos, et faire que chaque article d’information puisse être au moins illustré. Parce que les chiffres que nous avons eus sont très criants, ils interpellent. Quand on vérifie le taux d’illustration des articles dans certains journaux, on a un taux de moins d’une photo par article, 0,5% photo par article, 0,5% photo par page. Je crois qu’aujourd’hui le monde est environné d’images, et donc une bonne presse qui informe devrait être une presse fortement illustrée », a-t-il indiqué.

Le deuxième thème sur la « Photographie de presse : droit d’auteur et droit à l’image », a été présenté par Mme Gouadi-Bouzimbou-Koussiama, associée-conseil juridique, conseil en propriété intellectuelle.

Dans son exposé, elle a fait savoir que l’image est une source d’information avec un impact très important, car elle constitue un élément de communication. Toutefois, l’image utilisée dans le cadre de la communication comporte des droits pour la photographie ainsi que des droits pour les personnes photographiées. Ensuite, elle a fait le lien entre la photographie de presse, le droit d’auteur et le droit à l’image par une série de questions tendant à expliquer ces notions de droit et leur implication dans la photographie. Le droit d’auteur, a-t-elle expliqué, est le droit reconnu aux titulaires des œuvres littéraires et artistiques. La photographie de presse est dans la catégorie des œuvres artistiques. Cependant, pour qu’on parle de droit d’auteur, l’œuvre doit être créée (mise sous forme quelconque) et originale, peu importe sa valeur, sa forme d’expression et sa destination. La formalité pour le droit d’auteur n’est pas obligatoire. Une œuvre est protégée dès sa création.

Elle a abordé un certain nombre d’aspects, notamment sur l’originalité ; le bénéfice que le droit d’auteur apporte au photographe ; les conséquences à utiliser la photographie sans l’autorisation de son auteur ; l’intervention du droit à l’image dans la photographie. 

A l’issue de cette conférence-débat, les passionnés de la photo artistique et professionnelle ont scruté une exposition photo-éphémère montée par les photographes nationaux et internationaux.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Lebon Chansard Ziavoula, directeur artistique de la plateforme Mbongui Art Photo Photo 2 : Le public lors de la conférence-débat Photo 3 : Bienvenu Boudimbou et Mme Gouadi-Bouzimbou-Koussiama, deux exposants

Notification: 

Non