Journée internationale de l’écrivain africain : plaidoyer pour la professionnalisation des armées africaines

Mardi 20 Novembre 2018 - 18:31

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Faisant partie de la délégation congolaise à la 26e édition de ce rendez-vous des écrivains, organisé récemment à Dakar, au Sénégal, le lieutenant-colonel Aline Olga Lonzaniabeka des Forces armées congolaises (FAC), auteure de l’ouvrage « La femme congolaise et la défense de la nation » a animé une communication sur le sous-thème : « Démocratie et armée ».

Placée sur le thème : « Littérature, démocratie et pouvoir », la Journée internationale de l’écrivain africain, édition 2018, a rendu hommage à la romancière et administratrice générale du Musée Léopold- Sédar-Senghor, Mariama Ndoye. Au programme de cette rencontre d’une semaine des communications, des expositions et la remise des distinctions aux lauréats de la 26e édition. Exposant sur le sous-thème : « Démocratie et armée », le lieutenant-colonel Aline Olga Lonzaniabeka a fait le pont entre les deux notions.

Selon elle, la démocratie postule l’abandon de tout recours à la force au profit d’une régulation juridique des rapports entre les acteurs politiques. Elle implique, a-t-elle développé, que le pouvoir s’acquiert non par les armes, mais par le jeu pacifique des rapports politiques conflictuels au travers d’élections disputées. L’étude des rapports entre la démocratie et l’armée devrait, a-t-elle expliqué, conduire au constat d’un couple voué au divorce. « Si la démocratie est parfois fragilisée par l’armée, il arrive parfois que cette dernière se porte au secours de la démocratie lorsqu’elle est menacée. Dans le refus de certains dirigeants politiques de face aux changements revendiqués par la majorité des citoyens, ou face aux dérives autoritaires de certains chefs d’Etat, l’armée est apparue comme le dernier recours. L’intervention de l’armée permet parfois de mettre fin à une situation de crise politique et sortir de l’impasse », a expliqué Aline Olga Lonzaniabeka.

Partageant l’expérience du Congo où les femmes exercent cette profession depuis 1975, l’officier qui fait partie de la 7e promotion de l’Académie militaire Marien-Ngouabi pense que la femme africaine a sa place dans l’armée. En effet, la normalisation du couple « armée et démocratie » passe, estime-t-elle, par la consolidation de la culture démocratique mais aussi par la construction d’une armée au service de la démocratie. Pour cela, l’armée doit donc être considérée comme une entité institutionnelle, un microscope social en lien avec la société.

« L’armée doit jouer son rôle de la défense de la souveraineté nationale. Cela suppose une véritable refonte de l’institution militaire dans son organisation et son fonctionnement internes. Cela passe par la professionnalisation des armées africaines afin qu’elles soient véritablement des armées républicaines, mais aussi par une amélioration des conditions de travail et de vie des militaires sans laquelle on assistera aux mutineries ou révoltes et aux scènes de pillages », a averti la Congolaise, citant le cas du Burkina Faso en 2011.

Parlant du modèle militaire qui convient aux pays africains et qui est le plus rentable en termes de coûts et de stabilité du régime, elle a pris l’exemple du Gabon qui, depuis quelques années, a initié un programme destiné à faire de l’armée nationale une entité opérationnelle et républicaine. « La normalisation de la relation entre l’armée et la démocratie est une condition pour l’avènement de la démocratie et l’Etat de droit en Afrique. La démocratie s’applique dans l’armée. Toutefois, elle se trouve encadrée par les lois et règlements en vigueur dans cette entité dans chaque pays », a conclu Aline Olga Lonzaniabeka.

« Bruits de couloir » d’Henri Djombo récompensé

Une communication qui a retenu l’attention de l’auditoire à l’instar de la Mauritanienne Khady Mint Cheickhna qui a parlé d’une expérience extrêmement importante et d’un modèle d’émancipation de la femme dans un domaine jusqu’ici réservé plutôt aux hommes. « J’ai beaucoup apprécié la confiance qui vous a été faite pour cet exposé qui nous a été donnés en détails et qui nous a permis de comprendre cette expérience extrêmement importante », a commenté la poétesse, félicitant le gouvernement congolais pour son geste.

Parmi les lauréats récompensés à l’occasion de cette journée,  le Congolais Henri Djombo a reçu le Prix Amadou Cissé Dia du théâtre. En effet, la pièce de théâtre « Bruits de couloir » de l’écrivain a été présentée au théâtre national Daniel Sorano. Le Prix Ousmane Sembène du Roman a été décerné à Éric Joël Bekalé du Gabon.  Alioune Badara Coulibaly du Sénégal  a reçu le Prix David Diop de la poésie.  Le Prix Birago Diop du Conte  a été attribué à Mme Zeynab koumanthio Diallo de la Guinée.

Le Malien Doumbi Fakoly Doumbia a été le bénéficiaire du Prix Cheick Anta Diop alors que le Prix Oumar Sankharé de la critique revenait à Madieyna Ndiaye du Sénégal. Enfin, le prix Birago d’Or était décerné à la Sénégalaise Aminata Fall Sidibé.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

La délégation congolaise reçue par l’ambassadeur du Congo au Sénégal ; Aline Olga Lonzaniabeka posant avec d’autres participants/DR

Notification: 

Non